Les professionnels de la restauration et de l'hôtellerie du quart sud-est de la France se retrouveront à Marseille le 26 novembre pour une unique et grande manifestation.
"Nous en sommes à devoir hurler notre douleur pour être entendus par le gouvernement." Frédéric Jeanjean, propriétaire de la brasserie des Templiers, à Marseille, n'en peut plus du confinement. Celui qui est aussi secrétaire général de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), est furieux face à la fermeture des restaurants pour lutter contre le Covid-19, qui doit se prolonger au moins jusqu'au 15 janvier 2021.Après une réunion, jeudi 19 novembre, à Montpellier, les "professionnels confinés" ont décidé de frapper fort avec une grande manifestation organisée le 26 novembre à Marseille. Ils viendront de tout le grand sud-est, de Toulouse à Menton, se retrouveront sur le Vieux-Port et marcheront jusqu'à la préfecture à partir de 14 heures.
"Nous, on fait Black Thursday"
Cette date a été choisie car c'est la veille du Black Friday. "Nous, on fait Black Thursday", grince Bernard Marty, président de l’Umih. "Nous voulons rouvrir !" est le slogan choisi pour leur manifestation.
"Des restaurateurs se font expulser parce qu’ils n’ont pas payé leur loyer, certains n'ont plus rien à manger", explique Frédéric Jeanjean. Les professionnels s'organisent pour aider ceux qui ont du mal à demander de l'aide, en passant par les grosses structures de la solidarité. Martine Vassal, présidente LR du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, leur a proposé jeudi une permanence psychologique dans une maison de la solidarité.
"Mais un chef d’entreprise sait inventer, anticiper, gérer. Il n’est pas capable de s’occuper de lui-même ni de supporter l’angoisse de sa famille, décrit l'homme de 48 ans.
"Quand j’ai tiré le rideau lors du premier confinement, mes salariés étaient là, je me suis caché pour pleurer."
"On n'est pas des chasseurs de primes. D'ailleurs, elles n'arrivent jamais, souligne Bernard Marty, en référence aux aides promises par le gouvernement. On sait bien que le chômage partiel va se transformer en chômage tout court." De plus en plus blessés par ce qu'ils considèrent comme du mépris de la part de l'Etat, les restaurateurs assument de changer de ton, pour être entendus.