VIDÉO. "On peut y comprendre cet idéal de vie" : "Paradis naturistes", une exposition inédite que l'on peut faire tout nu

Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée invite, jusqu'au 9 décembre, les explorateurs à se mettre à nu, une fois par mois, au cœur d’une exposition dédiée au naturisme. Mais il est possible de rester habillé le reste du temps.

Une exposition qui se met à nu. Le Mucem (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) a décidé de dédier du 3 juillet au 9 décembre une exposition sur le mouvement du naturisme. Pourquoi et comment la France est-elle devenue un "paradis naturiste" ? Naturisme et nudisme, est-ce la même chose ? Ce "Paradis naturistes" explore une pratique qui suscite toujours autant de curiosité et dont la France est devenue la première destination.

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La région Paca abrite de nombreux lieux naturistes qui se sont développés au fil des années. C’est pourquoi le musée a décidé de mettre en valeur ce patrimoine culturel. "L’expo plaît, c’est un sujet inédit, estival et qui parle du corps. C’est quelque chose que l’on détient tous !", s’enthousiasme Amélie Lanvin, commissaire et conservatrice en chef du patrimoine, responsable du pôle Corps, apparences et sexualités au Mucem.

Un renouveau pour un phénomène sociétal contemporain

C’est au cœur d’une scénographie conçue par l’agence Trafik, que l’exposition rassemble 600 photographies, films, revues, objets quotidiens, peintures, dessins, livres, estampes et sculptures pour illustrer ce siècle de naturisme.

"C’est intéressant, on peut bien comprendre cet idéal de vie naturiste, autour de la santé de l’hygiène. C’est hyper cool qu’il y ait de belles vidéos, et une manière de s’instruire à travers divers supports, j’aime la scénographie", s'enthousiasme Leila Chappey, étudiante en master journalisme.

Le visiteur découvre à travers différentes sections les sources du naturisme, les différentes communautés telles que le Sparta Club, Physiopolis ou encore le Cap d’Agde. Pour finir par les nudités contemporaines en Europe et leurs usages tels que le militantisme naturiste ou les corps politiques.

"C’est intéressant de voir l’évolution du naturisme qui était, au départ, lié à la santé. Pour, finalement, arriver à un geste militant transgressif comme les femens. Selon moi, le corps ne doit pas être utilisé à des fins politiques", martèle Isa, retraitée et pratiquante depuis des années. "Et puis c’est dommage, on ne voit quasiment que des corps en pleine santé, on ne voit pas vraiment les corps qui représentent la société !", ajoute la septuagénaire.

"Faire confiance aux éléments naturels pour se dévêtir"

Aujourd’hui, les pratiques liées à la nudité vont de pair avec la recherche du soi profond et du rapprochement à la nature. Recherche d’une alimentation saine, ou recours aux thérapies naturelles, à la méditation et autres sont autant de raisons qui suscitent l’intérêt de ce retour à la nature.

"C’est une façon de vivre, où je me sens libéré, je change de vie. En vacances, je me sens libéré, confie Laurent qui pratique le naturisme régulièrement. Dans cette exposition, on voit la naissance d’un mouvement, on voit le retour à la nature et on se détache de la vie moderne. Les gens avaient déjà des questionnements il y a 100 ans. Aujourd’hui, il y a une sorte d’évolution, on relie le naturisme à une sorte de sexualité débridée qui pourtant ne l’est pas !"

Visiter nu, c’est possible !

Originalité de cette exposition : il est possible de la faire tout nu une fois par mois, jusqu'au 9 décembre. Après un passage en cabine, les habits tombent et les excursionnistes dévêtus ont pu, pour la première fois début juillet, se promener au cœur des 500 m2 d’exposition.

En partenariat avec la FFN et en collaboration avec l’association naturiste phocéenne, PPNP et la région Paca-Corse, les naturistes pourront à nouveau venir découvrir l’exposition vêtue de leur enveloppe corporelle le 20 août. Différentes sessions sont proposées, une à 17h15 et une à 18h30 sur réservation.

Pour rappel, cette exposition n’est pas interdite aux mineurs. Le public est averti en amont que de nombreux corps nus sont visibles.

article écrit par Inès Atcher