Le journal Mediapart a révélé, ce mardi, avoir consulté la nouvelle expertise de la police scientifique dans l'affaire d'Hedi. La commandante de l'opération était visible au moment de l'opération. Elle est pourtant, aujourd'hui, absente d'un rapport.
Nouveau rebondissement dans l'affaire Hedi. Mardi 13 février, nos confrères de Mediapart ont révélé avoir consulté un nouveau rapport de la police scientifique à propos du cas de ce jeune blessé pendant les émeutes de juillet 2023. Dans le document, les experts ne mentionnent en aucun cas la présence de la commandante, pourtant visible sur les images de vidéosurveillance. Une absence qui étonne l'avocat d'Hedi, Me Jacques-Antoine Preziosi.
Visible sur les caméras de vidéosurveillance
Dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet 2023, au moment des manifestations liées à la mort de Nahel, Hedi, reçoit des coups en plein centre de Marseille. Quatre policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) de Marseille sont mis en examen pour avoir porté un tir de LBD et asséné des coups de pied le jeune homme de 22 ans lorsqu'il était au sol. Son crâne fracassé et son cerveau gravement atteint, une partie de son crâne a dû être retiré. Hedi a dû subir plusieurs opérations depuis.
Les experts de la police scientifique ont rendu leurs conclusions, datées de novembre 2023, consultées par Mediapart. Ils mettent en cause les quatre policiers, visibles sur les images des vidéosurveillances, mais ne pointent pas la présence de la commandante de l'opération, Virginie G.
"On voit bien que c'est elle"
L'avocat d'Hedi, Me Jacques-Antoine Preziosi, confie à France 3 Provence-Alpes avoir déjà souligné auprès du juge d'instruction la présence de la commandante au moment du tir et des coups, après consultation des quatre vidéos de surveillance. "À côté des tireurs, au milieu des frappeurs, on voit bien que c'est elle. On l'a vu, dès qu'on a regardé les vidéos." En revanche, les vidéos ne montrent pas qu'elle a porté des coups sur le jeune homme.
Pour l'avocat de la victime, c'est invraisemblable que Virginie G. ne soit pas clairement identifiée par le laboratoire de la police scientifique et qu'elle ne soit pas accusée. "Peut-être que la police protège un peu les siens."
Je pensais que sa présence allait être mise en évidence et qu'il y allait avoir des poursuites.
Jacques-Antoine Preziosi, avocat d'Hedià France 3 Provence-Alpes.
Elle doit être, selon lui, pénalement responsable de cette agression. "La commandante ne peut pas être écartée des responsabilités. C'est elle qui est en charge de l'opération", s'insurge Jacques-Antoine Preziosi.
La commandante nie tout
Toujours selon nos confrères de Mediapart, Viriginie G. nie tous faits l'accusant. Lors de son audition, elle a déclaré aux enquêteurs de l'IGPN : "Quand j'observe ces clichés, je ne me reconnais pas du tout." Elle affirme être rentrée au moment de l'agression d'Hedi dans un magasin dont la porte avait été fracturée avec un des policiers de son unité, mis en cause dans les violences sur le jeune homme.
Virginie G. a été entendue, aujourd'hui, en tant que témoin assisté. Sa hiérarchie l'a changée de service. Elle ne travaille plus à la BAC, mais dans l'administration auprès des CRS (Compagnies républicaines de sécurité).
L'avocat de Hedi compte demander dans les prochains jours au juge d'instruction de revoir l'expertise de la police scientifique et de ressortir plus clairement le rôle et la présence de cette commandante de police, Virginie G.