Les professionnels de santé sont impactés par la pénurie de carburant dans les stations TotalEnergies et Esso de la région. Dans une lettre adressée à l'ARS et au préfet de région, le syndicat Sud Santé 13 réclame une priorité pour se fournir en essence.
"Je commence mes tournées entre 5 et 6 h du matin. Si j'ai assez d'essence, je me rends chez le patient. Mais, si je n'ai pas pu faire le plein la veille, je dois faire le tour des stations, à partir de 4 h 30, et faire la queue entre 45 min et 1 h 30. La dernière fois, j'ai dû faire un plein à Saint-Loup dans le 10e arrondissement de Marseille, alors que j'habite dans le 13e", déclare Hazia Moulai, infirmière et vice-trésorière de l'URPS Infirmière Paca.
Les professionnels de santé n'en peuvent plus de la pénurie de carburant, causée par les mouvements de grève chez TotalEnergies à La Mède et Esso à Fos.
Le syndicat Sud Santé 13 a adressé, jeudi, une lettre au directeur général de l'ARS Paca et au préfet de région, dans laquelle il demande que soit accordée aux soignants "une priorité et des facilités pour se fournir en essence".
Les soins des patients impactés
Une réquisition des stations-service est demandée. "Cela a déjà été fait par le passé, il y a 5-6 ans et il y a 10 ans, lorsqu'il y avait une pénurie. Le préfet des Hauts-de-France a lui, pour l'instant, réquisitionné une dizaine de stations service dans le Nord", affirme Maxence Raphaël, secrétaire général de l'URPS Infirmière Paca.
Tous les professionnels de santé sont touchés par cette pénurie, comme les kinésithérapeutes, les orthophonistes, les podologues, médecins spécialistes, qui doivent se rendre au cabinet, mais surtout à domicile.
Cette pénurie affecte particulièrement les 12.000 à 14.000 infirmiers de la région Paca qui sont dans l'obligation d'assurer les soins.
Pour le syndicat Sud Santé 13, cette pénurie empiète sur le bon déroulement des soins aux patients. "Il se peut qu'on fasse hospitaliser des patients, car on n'est pas à l'heure pour les traitements et perfusions. Il faudra donc appeler les pompiers pour qu'ils soient pris en charge", s'inquiète Hazia Moulai.
"Ce soir, une des ambulances de réanimation de mon service est en réserve, faute de pouvoir aller faire de l'essence", confie un ambulancier de la région.
Une perte de revenus pour les professionnels de santé
C'est également une perte de revenus pour ces professionnels de santé qui doivent refuser des patients ou les envoyer à l'hôpital.
Hazia Moulai a trouvé une alternative pour réaliser ses tournées normalement : louer une voiture électrique. Mais, cette solution n'est pas durable sur le long terme, la location de ce type d'engins lui coûte 700 € par mois.