Dans la nuit du 25 au 26 décembre, le trafic de drogue a fait une 48e victime. Il pourrait s'agir de Nordine Achouri, ancienne tête de réseau de la Castellane. 2023 est déjà une année record pour les "narchomicides".
Le parquet de Marseille attend l'autopsie pour le confirmer, mais plusieurs sources, notamment policières, l'ont assuré à France 3 Provence-Alpes : Nordine Achouri, ancienne tête de réseau marseillais aurait été tué dans la nuit du 25 au 26 décembre. Faut-il craindre une intensification de la guerre liée au trafic de drogue à Marseille ? "La situation reste fragile mais il n'est pas certain que cela soit en lien avec le conflit entre les gangs DZ Mafia et Yoda", explique Dominique Abbenati, patron de la PJ à Marseille, dans un long entretien accordé au Parisien. Il y fait un bilan chiffré de l'action de la police en cette année particulièrement meurtrière à Marseille.
France 3 Provence-Alpes fait le point.
Une guerre des gangs meurtrière
La guerre entre la DZ Mafia et Yoda représente 73 % des assassinats perpétrés à Marseille en 2023, détaille Dominique Abbenati. "Nous avons été saisis de 105 assassinats ou tentatives d'assassinats en 2023. Un record. On a comptabilisé cinq saisines de plus qu'en 2022, déjà une année record. Il s'agit d'une spirale de violence inégalée", ajoute-t-il.
Sur Twitter, le porte-parole du syndicat Alliance-police Rudy Manna insiste : s'il y a eu 48 morts liés aux règlements de compte cette année à Marseille, on dénombre 52 morts par balles.
Des coups de filet dans le milieu
"Au cours de ces derniers mois, nous avons arrêté 43 membres de la DZ mafia et 21 du clan Yoda", insiste le patron de la PJ, en précisant que de nouvelles stratégies des enquêteurs ont permis l'arrestation de cinq commandos en flagrant délit, juste après qu'ils ont commis un crime.
En prison, les "caïds" du trafic de drogue sont "harcelés", pour les "empêcher de continuer à organiser leur business depuis leur cellule et donner des ordres à l'extérieur."
"Ca a payé car un donneur d'ordre de la DZ Mafia a pu être mis en examen", précise-t-il.
Enquêtes à l'étranger
Les enquêteurs traquent les têtes de réseau à l'étranger. Au cours des trois dernières années, 18 figures du narcobanditisme ont été interpellées hors de France.
En 2023, deux postes de magistrats de liaison ont été créés par le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, à Dubaï et dans les Caraïbes. L'objectif : remonter plus facilement jusqu'aux commanditaires des réseaux de stupéfiants qui sévissent à Marseille.
"Ce n'est réellement que quand le chef tombe que l'on peut déstabiliser ces équipes de trafiquants", insiste Dominique Abbenati.
Mais l'argent est aussi blanchi en France. La création d'un office antistupéfiants au sein de la division de la lutte contre la criminalité financière a permis aux enquêteurs de démanteler deux sociétés implantées dans le BTP et la sécurité.
