"On va essayer de décapiter l’organisation" DZ Mafia : ce que l’on sait du coup de filet de la police à Marseille

Huit jours après une première série d'interpellations, 24 personnes soupçonnées d’être liées au trafic de drogue ont été arrêtées, mardi. On vous explique ce que l'on sait de ces personnes suspectées d’appartenir au gang DZ Mafia.

A Marseille, le trafic de drogue gangrène la ville. Les bandes rivales se disputent les territoires et les points de deals. Résultat, de nombreux règlements de compte ont lieu. Cette année 2023, 49 personnes sont mortes des conséquences du narcotrafic. Pour tenter d'y mettre fin, les pouvoirs publics ont mené un vaste coup de filet dans les quartiers nord de Marseille, le 28 novembre. France 3 Provence-Alpes fait le point sur ces interpellations. 

25 individus interpellés dont beaucoup de mineurs et des têtes du réseau

Mardi 28 novembre est un nouveau jour dans la lutte contre le trafic de stupéfiants à Marseille. Selon le Procureur de la République Nicolas Bessone, 25 personnes ont été interpellées dans les cités Font-Vert et des Marronniers (14e arrondissement) et dans le quartier de La Visite (15e arrondissement). Si beaucoup de mineurs ont été arrêtés, le procureur annonce aussi que des grosses têtes du réseau font partie des personnes visées : "Là, on va essayer de décapiter l’organisation, a-t-il déclaré. L’objectif est de mettre hors d’état de nuire les personnes qui se livrent à ce trafic". Selon une source policière proche du dossier, elles seraient soupçonnées d’appartenir au gang DZ Mafia, confirmant ainsi une information du JDD. "Un nouveau coup de filet dans le milieu du narcobanditisme", exprime Gerald Darmanin sur X.

"Il s’agit d’une opération judiciaire qui a été diligentée sur une commission rogatoire d’un juge d’instruction. Le résultat d’un travail de longue haleine. 25 personnes ont été interpellées, 50 kg de résine de cannabis ont été saisis, ainsi que presque 1 kg de cocaïne, et 25 000 euros", développe le procureur durant un point presse à la suite d’une opération "place nette", dans les mêmes cités. Ce mercredi, certaines gardes à vue étaient toujours en cours et peuvent se prolonger pendant 96 heures maximum.

Une semaine après l’interpellation de 22 personnes du clan adverse Yoda

Cette série d’interpellations intervient une semaine après un premier coup de filet. Le 20 novembre dernier, 22 personnes du clan Yoda ont été interpellées, après six mois d’investigations de la part des enquêteurs de la direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) de Marseille. Elles sont suspectées d'actes d'intimidations armées. Ces deux gangs rivaux mènent une bataille pour le contrôle des points de deals dans les quartiers nord, où des dizaines de milliers d’euros sont en jeu, chaque jour.

Une opération "place nette" pour "débarrasser la cité de tous les stigmates du trafic"

Au lendemain de cette série d’interpellations, une opération "place nette" a été effectuée pour "rendre aux habitants leur cadre de vie en leur rendant la cité la plus propre possible et débarrassée de tous les stigmates du trafic", détaille la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri. L’objectif est de "sécuriser l’intervention d’entreprises spécialisées qui vont repeindre l’ensemble des murs qui ont été tagués par les trafiquants, enlever les voitures épaves, nettoyer les lieux, enlever les encombrants".

Si depuis trois ans, des opérations du même genre sont déjà mises en place, la nouveauté dans les opérations "place nette" est de le faire "en collaboration étroite avec l’autorité judiciaire". Ces opérations vont être amenées à se répéter dans cités marseillaises et ailleurs dans le département. "Nous interviendrons à chaque fois que cela sera nécessaire. On le sait bien, dans la guerre contre les trafiquants, c’est un travail de longue haleine, il faut revenir de façon répétée. L’objectif c’est d’offrir du répit aux habitants", assure la préfète de police.

Plus de 1 800 trafiquants interpellés et 70 points de deals fermés depuis 2020

Selon la préfète, l’action des pouvoirs publics, et de la police nationale depuis trois ans, a consisté à "harceler les points de deals". Cela a été possible grâce notamment aux renforts massifs avec près de 500 policiers supplémentaires qui sont arrivés à Marseille, trois compagnies de CRS et la CRS 81. Résultats : 1 800 trafiquants interpellés, soit un chiffre qui a plus que doublé en trois ans. Mais aussi la fermeture de 70 points de deals.

"C’est le résultat de cette action qui consiste, à la fois à taper sur le consommateur avec les amendes forfaitaires délictuelles et à la fois sur les points de deals, avec des opérations quotidiennes. Elles permettent de retirer du produit, de l’argent mais surtout d’interpeller toutes les petites mains du trafic. Et enfin une action en profondeur de la police judiciaire, sous l’autorité des magistrats, pour aller décapiter les organisations criminelles organisées."

Depuis le début de l’année, le trafic de stupéfiants a fait de nombreuses victimes à Marseille.

En effet, à Marseille, les fusillades et règlements de compte en tout genre ont fait 49 morts, dont trois victimes collatérales, depuis le début 2023.

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