Témoignage. "On a des aides-soignantes fracassées" : le terrible constat d'une soignante à l'occasion de la mobilisation pour l'hôpital

Publié le Écrit par Mélanie Philips

Manque de personnel, manque d'attractivité salariale, mauvaises conditions de travail... autant de raisons qui poussent les soignants à faire grève, mardi, au niveau national.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"L’hôpital va mal, ce n’est pas nouveau", fustige Magali Rouillard, secrétaire générale FO Hôpital Pays Salonais. Un appel à une mobilisation générale a été lancé au niveau national, mardi 20 juin, pour "sauver l’hôpital". Conditions de travail, problème de personnel, problème d’accueil des patients dus au sous-effectif… tant de raisons qui justifient cette mobilisation des soignants.

La situation de l’hôpital publique n’a de cesse que d’empirer, et les revendications, elles, sont identiques. "On demande un quota soignants/soignés, c’est-à-dire un certain nombre de soignants pour un certain nombre de patients, afin d’avoir un point d’ancrage fort par rapport aux pathologies prises en charge", déclare la secrétaire générale.

À l’hôpital de Salon-de-Provence, le service des urgences, censé accueillir 20 000 patients par an, en prend en charge 40 000, assure la syndicaliste. "Il y a une frustration chez les soignants, de ne pas pouvoir exercer leur métier correctement". 

"On nous a applaudis pendant le Covid, aujourd’hui c’est la gueule de bois !"

La revalorisation salariale est également de la partie. "Les salaires à l’hôpital public sont insuffisants. Le gouvernement nous saupoudre de primes, mais cela crée simplement des rivalités entre les services. On veut une vraie revalorisation, pas des miettes avec la revalorisation du point d’indice de 1.5%", explique-t-elle.

Une réalisation jugée insuffisante en rapport du coût actuel de la vie. "On nous a applaudis pendant le Covid, aujourd’hui c’est la gueule de bois !" Comment attirer les jeunes à se former, si la reconnaissance salariale n’est pas là ? C’est la question que soulève Magali Rouillard.

La retraite est aussi le cheval de bataille de ce mouvement, qui a "un impact fort les agents de l’hôpital". "Les femmes représentent 80% des personnels hospitaliers et, pour la plupart, elles ont des carrières hachées et certaines devront travailler jusqu’à 68 ans", souligne-t-elle.

"Je ne suis pas sûre qu’un patient polytraumatisé ait le même pronostic vital, s’il est pris en charge par une soignante de 25 ou 68 ans."

Magali Rouillard, secrétaire général FO Hôpital Pays Salonais

à France 3 Provence-Alpes

"On donne la vie, on accompagne la mort, il nous faut une bonne condition physique et psychologique."

Un plan Marshall pour l'hôpital

Pour Magali Rouillard, la mise en place du plan Marshall est indispensable dans le contexte actuel. "Il faut une réelle écoute des hospitaliers, une attention particulière par rapport à ce qui se passe, pour repartir sur de bonnes bases. C’est pertinent et cohérent."

Le manque de reconnaissance est aussi l’une des gouttes d’eau qui fait déborder le vase. "La seule reconnaissance que l’on a, c’est celle des patients et des familles. C'est ça qui nous fait tenir".

De meilleures conditions de travail, c’est l’une des revendications qui s’ajoute à la liste. Selon la syndicaliste, il y a plus de maladies professionnelles à l’hôpital que dans les travaux publics. "On a des aide-soignantes qui sont fracassées, des soignants en pleurs ! Jusqu’à quand ça va tenir ? Je ne peux pas le dire. Tant que les collèges feront toujours plus avec moins, ça ira. Ce n’est pas tenable sur le long terme."

Qu’avez-vous pensé de ce témoignage ?
Cela pourrait vous intéresser :
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information