Des jeunes des Bouches-du-Rhône placés en foyer ont eu la chance de vivre un 14 juillet inoubliable, au cours duquel ils ont rencontré le président de la République Emmanuel Macron. Ils racontent.
"On n'entend jamais parler des belles histoires." Cette fois, c'est un message plein d'espoir qui est transmis. Huit jeunes accueillis par la protection de l'enfance et habitant dans les Bouches-du-Rhône ont eu le privilège d'assister au défilé du 14 juillet dans les tribunes présidentielles. Ils ont notamment pu rencontrer Emmanuel Macron.
Invités par le gouvernement, ces jeunes venus de foyers ont suivi tout un parcours en deux jours : visite du Sénat, rencontre avec Charlotte Caubel, secrétaire d'État chargée de l'Enfance, défilé du 14 juillet, échanges avec le président et la Première ministre, et même avec l'astronaute Thomas Pesquet.
Ça fait plaisir de voir que, pour une fois, on est importants.
Léa, jeune placée en foyerà France 3 Provence-Alpes
"C'était trop bien. Il n'y a pas beaucoup de gens qui ont cette chance et je m'en rends bien compte", lâche Akram. Pour ces jeunes, âgés de 16 à 19 ans, ce voyage a été un moment de joie et de découverte. Le premier jour, le groupe est allé visiter le Sénat avec Brigitte Devésa, sénatrice des Bouches-du-Rhône. "Les pièces étaient magiques", s'exclame Léa.
Rencontre avec Macron
Pendant le défilé du 14 juillet, ils ont pu rencontrer Emmanuel Macron. "J'étais un peu en stress, c'est la première fois que je rencontre un président. Il a pris de son temps, il nous a pris en considération", confie Akram à France 3 Provence-Alpes.
Pour Kader, 16 ans, cet échange avec le président restera un souvenir gravé dans sa mémoire. "J'ai même réussi à les faire rire. J'ai crié 'Merci d'avoir fait baisser le permis à 17 ans'. Elisabeth Borne et Macron ont rigolé. Et Macron lui a dit 'Vous avez vu, vous avez réussi à faire quelque chose de bien'."
La secrétaire d'État chargée de l'Enfance, Charlotte Caubel, a aussi été à l'écoute des histoires des uns et des autres, lors d'un goûter organisé dans son bureau. "On a tous pu parler avec elle. Elle savait déjà notre situation. Elle a pris de son temps pour nous écouter et ça fait plaisir qu'une secrétaire d'État fasse attention à nous", témoigne Kader.
Être placé n'est pas une fatalité.
Hamza Bensatem, président de l'Adepape 13à France 3 Provence-Alpes
Hamza Bensatem, jeune Marseillais de 25 ans, connaît bien le difficile parcours des foyers et familles d'accueil. Il a lui-même été placé et a décidé de créer une association, l'Adepape 13, association départementale d'entraide des personnes accueillies en protection de l'enfance dans les Bouches-du-Rhône. C'est par le biais de cet organisme que ces enfants ont pu partir.
Il les a accompagnés à Paris. Et pour lui, ce voyage était nécessaire pour que ces enfants "connaissent le pays". Seulement un seul du groupe s’était déjà rendu à la capitale.
Reprendre confiance
Pour Hamza Bensatem, ces enfants ont besoin d'être "reboostés". "Pour eux, c'était trop. Ils se demandaient tout le temps 'Est-ce que je mérite ça ?'".
"Ce n'est pas parce qu'on est en foyer que l'on ne pas s'en sortir", déclare-t-il. Et, pourtant, selon une étude de 2019 de la Fondation Abbé Pierre, en France, "un quart des SDF sont d'anciens enfants placés".
Ces jeunes reviendront prochainement à Paris, puisque la Première dame, Brigitte Macron, les a invités à visiter l'Élysée avant la Toussaint.