Depuis quelques semaines, l’insécurité monte dans le quartier de la faculté de médecine de la Timone, à Marseille. Les agressions se multiplient, et les témoignages aux quelques similitudes affluent. Des étudiants nous racontent.
"Ma tentative d’agression s’est passée en début de semaine, le lendemain, c’était un ami qui se faisait agresser, et le lundi 28 octobre, on reçoit des messages sur les groupes de promotions pour apprendre que plusieurs autres étudiants se font agresser dans la même soirée", un témoignage qui reflète le climat actuel autour de la faculté de la Timone, à Marseille. Des étudiants nous livrent leur vécu personnel, ou ceux d'amis.
Des vols à l’arraché en plein jour : une agression pour "un téléphone et des écouteurs" ou "une chaîne"
À commencer par l’histoire d’Alexis, étudiant en médecine, victime d'une agression en plein jour, à 15h. "Ils étaient trois garçons, Alexis marchait avec ses deux amis, quand deux jeunes s’approchent, ils deviennent un peu tactiles. Mon ami essaie de les écarter, mais ils deviennent agressifs. Après coup, il réalise qu’ils lui ont arraché sa chaîne."
Par principe, Alexis retourne vers eux pour la réclamer. "Ils se passent la chaîne entre les mains pour brouiller les pistes, puis l’un part en courant, et l’autre sort une bombe au poivre pour le menacer."
L’histoire de Zacharie s’apparente à celle d’Alexis. Il est 19h. Alors qu’il marchait dans la rue, deux hommes le suivent puis l’encerclent pour lui voler son téléphone et ses écouteurs. D'abord, il tente de résister. Mais l’un d’eux lui lance "un regard prêt à sortir son couteau”. À ce moment-là, il cède.
Un autre jour, en face de la faculté, à la sortie de l’Intermarché, situé à la sortie du boulevard Baille, une autre agression survient : deux sans-abri attaquent un étudiant avec un cutter pour tenter de lui voler son ordinateur.
Dans le groupe de promotion sur smartphone, l'un des étudiants agressés raconte ce qui lui est arrivé et donne la description physique des deux agresseurs, pour avertir les autres étudiants de la faculté. En réaction, un petit groupe d’étudiants décide d’aller chercher les agresseurs par eux-mêmes. "Ils ont pris la voiture pour aller les chercher. Donc, ils les retrouvent, ils les filment, et ils ont mis la vidéo sur notre groupe de promotion avec un message : 'Regardez, c’est eux’”. Elle reprend, “Vous imaginez, c’est dangereux”, s’inquiète une étudiante.
"Je partais au baby-sitting, il était 17h..."
L’instigatrice de la pétition a elle-même subi une tentative d’agression. Elle raconte. "Je partais au baby-sitting, il était 17h, et je passais rue Pascal Cros, rue perpendiculaire à la rue Sainte-Cécile, bien connue pour être une zone d'agressions. Un homme est sorti de nulle part, puis j’ai entendu un cri. Deux personnes se sont mises à courir après moi. J’ai couru jusqu’aux commerces, j’ai attendu de ne plus les voir avant de rentrer", relate-t-elle.
Après la tentative d'agression, elle prend des précautions : "Maintenant, pour me rendre au baby-sitting, je passe par des grands axes (autres que le boulevard Baille), je ne prends plus du tout les petites rues. Aussi, je cache mon téléphone et mes écouteurs quand je sors. Et je laisse mon ordinateur à la maison."