Pour beaucoup de Français, Marseille est la destination idéale cette année. Du soleil, la plage et des ballades à pied qui permettent aussi de mieux maîtriser un budget vacances dans un contexte de baisse du pouvoir d'achat.
"C'est beau ici on se croirait quasiment en Corse. Sauf que la Corse, c'est trop cher...". A défaut de l'île de Beauté, ce sera donc l'île du Frioul pour Christine et Bernard, soixantenaires à la retraite.
Sur le quai du Vieux-Port, ils attendent d'embarquer sur le ferry qui les mènera à 10 km au large des côtes de Marseille. La vue sera imprenable de là-bas. "Marseille est belle avec ses calanques", sourit Christine.
Originaires de Lyon, c'est leur fille qui leur a conseillé de venir ici en vacances. Cette année, pas de Corse, "le portefeuille souffre". Juste avant, ils ont mangé au Locarno, un restaurant-snack à proximité, à deux pas de la mairie. Avec des salades du jour à 14 euros et des bruschettas taille pizza à 11.50 euros, "la carte est pas chère et accessible à tous", explique Françoise, la patronne/responsable.
On leur a dit non! Pas plus de deux boules!
Paul, père d'une famille recomposée en vacances
Ce n'est pas le nombre de clients qui a diminué, mais leur consommation. "On sent que les gens font attention", concède Françoise. Avec la pandémie, la guerre en Ukraine et la hausse du prix des matières premières, elle a commencé par augmenter ses tarifs de quelques centimes. Et a rapidement fait marche-arrière. "Les habitués ont ressenti la différence de suite, et je ne voulais pas les perdre".
Quelques terrasses plus loin, Corinne, son compagnon Paul et leurs deux enfants passent leur dernière journée de vacances à Marseille. Ils sont venus de Perpignan, en voiture, et ont loué un appartement dans le quartier de la Joliette (2e).
"Le budget rentrait évidemment en compte au moment de prévoir les vacances. D'ailleurs, les enfants voulaient des sorbets géants, on leur a dit non! Pas plus de deux boules!", lance Paul, le père, en rigolant.
Pour les quatre jours passés à Marseille, le budget de la famille s'élève à 150 euros par jour, hors hébergement, pour les activités et les repas.
"On prévoit ces vacances depuis février"
Visiter la ville à pied et se balader a été l'activité principale de cette famille recomposée. "La Canebière, le quartier du Panier, le Mucem...", énumèrent les deux adolescents, sous l'œil attentif des parents, amusés de voir ce qu'ils en ont retenu.
Le sable et la mer restent la priorité pour d'autres vacanciers. Awa est assise à l'ombre sur la terrasse du cabanon qu'elle a loué avec son mari, plage de la Pointe Rouge, au sud de Marseille. Elle surveille ses deux enfants, qui jouent à quelques mètres devant elle, sur le sable. "C'était pas le moins cher, mais on prévoit ces vacances depuis février, on s'est organisés en avance avec les dépenses du quotidien", explique-t-elle.
"Les chèques alimentaires, ça n'aide pas"
Accompagnatrice éducative sociale (AES) à Caen, elle est contente d'être ici. Même si le Mali, d'où elle est originaire, et les Iles Canaries faisaient partie des destinations des années précédentes. "Les chèques énergétiques et alimentaires, ça n'aide pas vraiment. Il faudrait des augmentations régulières et pérennes", estime la jeune maman.
C'est justement ce que ne prévoit pas le projet de loi sur le pouvoir d'achat, présenté jeudi en conseil des ministres. Le dossier comprend certaines mesures-phare, comme le chèque alimentaire de 100 euros pour les familles les plus modestes ou la revalorisation des prestations sociales à 4%.
Face à l'inflation, et comme le prévoit la loi, une revalorisation du smic de 2,65% a été réalisée le 1er mai.