Un hommage a été rendu ce samedi sur l'esplanade qui fait face au Mucem et qui porte désormais le nom de la célèbre avocate, militante et défenseuse des droits des femmes, Gisèle Halimi.
Un prix littéraire porte son nom, mais aussi des écoles à travers la France, des collèges, des centres sociaux ou encore un espace d'accueil pour les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.
A Marseille, l'esplanade du J4 face au Mucem et à la mer, rebaptisée Esplanade Gisèle Halimi, a été inaugurée ce samedi 23 novembre, dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Un hommage alors que ce samedi, plus de 400 organisations et personnalités ont appelé à manifester contre les violences faites aux femmes, à deux jours du début du réquisitoire dans le procès hors norme des viols de Mazan, à Avignon.
"C'est un très beau jour, car il est très important qu'on porte les combats que Gisèle Halimi menait non seulement pour le droit des femmes, mais aussi pour le droit des peuples", a déclaré Violaine Lucas, présidente de l'association "Choisir la cause des femmes", fondée en 1971 par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir.
Elle dit aux femmes : "il faut faire la révolution"
Reprenant les propos de Gisèle Halimi dans "Une farouche liberté", elle porte un message à toutes les femmes : "elle dit 'tous les combats qu'on a menés, il faut les poursuivre avec une certaine radicalité, il faut faire la révolution', c'est ça qu'elle dit aux femmes".
Semaine de lutte contre les violences faites aux femmes : assistez à l’inauguration de l’esplanade Gisèle Halimi, un lieu symbolique pour honorer son combat pour les femmes.
— Ville de Marseille (@marseille) November 22, 2024
📅23/11, 10h
📍J4 : village associatif, hommages et performance artistique.
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Gisèle Halimi était une défenseuse passionnée de l'anticolonialisme, de la cause des femmes, du droit à l'avortement, et de l'égalité avec les hommes. Sa parole a contribué à faire évoluer la loi française et l'opinion publique. Comme en 1978 à Aix-en-Provence. Avant ce procès, le viol n'était pas reconnu comme un crime. Il le sera en 1980.
"Marseille est une ville très importante pour elle, qui était une juive tunisienne, qui a grandi elle-même face à la Méditerranée, c'est un bel hommage, un beau lieu et un beau moment", a souligné Violaine Lucas.
Les combats de Gisèle Halimi font écho au procès des violeurs de Gisèle Pelicot. L'avocate et l'association "choisir la cause des femmes" ont notamment permis que la victime puisse demander seule qu'il n'y ait pas de huis clos au moment où sont jugés ses violeurs.
On voit qu'avec le procès de Mazan, il est en train de se passer quelque chose en France qui est de l'ordre d'une prise de conscience collective face au désastre du patriarcat et la culture du viol dans laquelle on baigne.
Violaine Lucas, présidente de "Choisir la cause des femmes"France 3 Provence-Alpes
La présidente de l'association rappelle que très peu de viols sont condamnés aujourd'hui. Les chiffres du planning familial 75 000 femmes sont violées chaque année en France et 9 victimes sur 10 ne portent pas plainte. Et quand il y a dépôt de plainte, 94% des affaires sont classées sans suite.