Plus de 100.000 Ukrainiens ont été accueillis en France. Malgré l’élan exceptionnel de solidarité, ces réfugiés ont dû s’adapter à un autre pays, une autre langue. Nous avons suivi le quotidien d'une famille ukrainienne à Marseille dans cette difficile adaptation, notamment pour l'inscription à l'école.
Pour la première fois depuis sa création, l’Union Européenne a déclenché le mécanisme de protection temporaire. Il permet aux Ukrainiens exilés d’être considérés comme des réfugiés, non comme des migrants, facilitant ainsi leurs déplacements et leur installation au sein des Etats de l’Union.
C'est le cas pour Sacha et sa famille, fraîchement arrivés à Marseille. Ils sont logés dans une résidence étudiante, mais ce statut n'efface pas les clivages culturels et la barrière de la langue.
Barrière de la langue et le choc culturel
C’est là que le décalage se fait ressentir. La rigueur Ukrainienne face à l’administration Marseillaise. Sasha et sa sœur doivent inscrire les enfants à l’école. Ce sont les tout premiers ukrainiens reçus par cette mairie de secteur, alors bienveillance et bonne humeur sont au programme.
"-Hé Babette, je marque les lettres qui ressemblent. Comment tu veux que je fasse ?
-Non, ce n'est pas ça. Tu vois, le nom, c'est là. Et ça, c'est le prénom. Comme sur le passeport.
Là, c'est marqué en ukrainien et là, c'est marqué en français, enfin en lettres françaises."
Quand on veut, on peut
Il aura fallu beaucoup de patience et de bienveillance de la part de tous les fonctionnaires rencontrés, ainsi que la persévérance de Sacha. Le petit coup de pouce d'un adjoint de secteur a permis une première victoire.
"-Je viens de recevoir l’affectation, c’est dans 20 minutes.
-Donc il est affecté. Les enfants seront scolarisés à l'école de Château-Gombert.
-C'est génial, c'est une super nouvelle.
-C'est à côté de chez eux, ça s'est fait en 2 h. Donc super."
"Réfugiés ukrainiens, fragments d’exil" un documentaire de Valérie Smadja, Pauline Guigou, Laura Cadeau et Philippe Hervé, à voir ici.