Visite de Macron à Marseille : mobilisation citoyenne, vigiles, caméras... Comment la cité des Campanules a lutté contre le trafic de drogue

Emmanuel Macron sera en visite ce lundi à la cité des Campanules, une résidence du 11e arrondissement de Marseille, loù a mobilisation des habitants a empêché l'installation d'un point de deal.

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La cité des Campanules a retrouvé son calme. En janvier dernier, cette résidence de 420 logements dans le 11e arrondissement de Marseille a failli être transformée en point de deal. Des jeunes dealers venus d'une autre cité marseillaise ont tenté d'y installer leur réseau. Le président de la République qui a débuté ce lundi 26 juin une visite de trois jours dans la cité phocéenne devrait se rendre sur place.

>> Suivez en direct cette première journée de visite présidentielle à Marseille.

"Au 1er janvier, des jeunes sont venus prendre possession de l'entrée de l'immeuble pour pouvoir installer un lieu de deal, raconte un habitant qui souhaite rester anonyme. Avec toutes les problématiques que ça engage : notamment les allées et venues des habitants de l'immeuble qui étaient contrôlés, quasiment menacés."

En quelques jours, les habitants ont décidé de se mobiliser. Ils ont alerté les pouvoirs publics, les forces de l'ordre, leur bailleur social et ils ont manifesté en bas de leur immeuble. Certains se sont relayés pour assurer une présence dans le hall, où s'étaient installés les trafiquants, afin de déranger leur trafic.

Des vigiles jour et nuit

"Nous avons réussi grâce aux forces de l'ordre et à l'aide de tout le monde, témoigne Fatima Benafia. Le bailleur social Erilia nous a accordé des vigiles nuit et jour. Grâce à ça, on a retrouvé notre résidence."

D'autres dispositifs ont été mis en place : "Nous allons avoir des caméras de surveillance matin, midi et soir, détaille Fatima Benafia. Nous avons fermé la résidence avec des barrières, du coup il fait bon vivre chez nous aujourd'hui. Encore plus qu'avant."

Cette mobilisation a soudé les voisins de la résidence. Ils ont fondé une association, "Nouvelle ère au cœur des Campanules", qui organise des groupes de parole sur l'éducation des enfants, des fêtes des voisins et fait le relais avec l'association sportive du voisinage.

"Cela a créé une dynamique pour les jeunes, pour ne pas qu'ils trainent, afin qu'ils comprennent qu'il faut réagir avec l'entraide. Et qu'on peut s'en sortir et faire de belles choses dans la vie, plutôt que de prétendre aller dealer pour aller gagner de l'argent", explique un habitant.

Un exemple de coopération réussie

Ce lundi, les membres de l'association ont préparé des gâteaux pour la venue d'Emmanuel Macron. Ils lui feront part de leur projet de créer des jardins partagés, pour amplifier le mouvement de solidarité entamé face au trafic de drogue.

Emmanuel Macron a choisi de se rendre aux Campanules car c'est un exemple réussi de coopération entre les habitants et les forces de l'ordre. "On a besoin de tout le monde. C’est pour cela que je serai aussi aux côtés d’associations pour les soutenir et les mobiliser" déclare-t-il dans le quotidien La Provence. Sur la sensibilisation des plus jeunes, il annonce : "On va lancer à la rentrée dans 50 collèges et lycées vulnérables un module de prévention aux risques liés aux trafics." Le président de la République veut aussi impliquer davantage les consommateurs de drogue.

Dans ce secteur, des renforts policiers importants ont également été déployés dans le cadre du plan "Marseille en grand" sans lien avec ce qu'il s'est passé dans la cité des Campanules. "Cela permet au commissariat du 11e arrondissement d'accueillir les plaintes 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, précise le maire LR des 11e et 12e arrondissements. Les renforts ont un impact concret puisque cela permet des actions coup de poing. C'est très efficace sur quelques cités du secteur puisque aujourd'hui les dealers sont partis."

Pour lui, l'action citoyenne ne peut se substituer à celle de la police, en raison des dangers que représentent les trafiquants, souvent armés, sur les habitants des quartiers.

Eviter l'installation des points stup 

Eddy Sid, représentant du syndicat SGP Police FO, encourage de son côté ce "continuum de sécurité" entre la police et les habitants des quartiers touchés par le trafic de drogue. "Les policiers ne peuvent pas être en permanence, pendant 12, 14 ou 16 heures sur un point fixe dans tous les quartiers de l'agglomération marseillaise donc c'est important d'avoir des individus ou des syndicats de copropriété qui nous signalent cela pour pouvoir neutraliser au plus vite les narcotrafiquants et les évincer pour éviter qu'ils ne s'installent."

Aujourd'hui encore, les habitants de la cité des Campanules restent vigilants sur l'installation des trafics de drogue dans leur résidence. Pour éviter que l'épisode ne se reproduise, ils prônent plus de solidarité entre voisins et espèrent pouvoir inspirer d'autres initiatives citoyennes face aux trafiquants.

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