Les météorologues prévoient une vague de chaleur à partir de vendredi 18 août sur tout le sud de la France. Un phénomène tardif, qui risque de perturber les écosystèmes.
Nouvelle vague de chaleur sur la région Paca. Après un épisode de canicule mi-juillet, où plusieurs records de chaleur ont été battus, comme à Castirla en Corse où le thermomètre a dépassé les 42,8°C, une nouvelle période de chaleur exceptionnelle devrait toucher le Sud-Est. France 3 Provence-Alpes vous explique ce phénomène de "canicule tardive".
Pourquoi est-elle tardive ?
Cette canicule arrive après le 15 août, alors que "les journées se font plus courtes et que les nuits se prolongent, entraînant une baisse de la température en temps normale", explique Paul Marquis, expert météo. Cette vague de chaleur à retardement "quasi inédite" est due à une zone de basse pression au-dessus de l'Atlantique, qui fait remonter la chaleur du Maghreb vers la France.
"Au XXe siècle, les canicules avaient souvent lieu entre le 1ᵉʳ juillet et le 15 août, confirme Serge Zaka, ingénieur agronome. Mais aujourd'hui, elles commencent plus tôt, et se finissent plus tard. Par exemple, en 2022, on a eu un record de précocité, la canicule a eu lieu en juin". En cause, le réchauffement climatique, précise l'expert.
Quelles zones seront les plus touchées ?
L'intérieur des terres sera plus durement touché, notamment le nord d'Aix-en-Provence, l'intérieur du Var ou la vallée du Rhône. Certaines zones urbaines abritant des îlots de chaleurs risquent aussi de particulièrement souffrir. La nuit, des "températures tropicales" pourraient être atteintes, selon Paul Marquis, entre 22 et 25°C.
Et la mer Méditerranée devrait aussi subir cette canicule. L'eau était particulièrement froide ces derniers jours, mais elle pourrait se réchauffer, jusqu'à 29°C, explique le spécialiste. Si les prévisions varient pour la canicule, elle pourrait durer au moins sept jours.
Quels effets cela pourrait-il avoir ?
Cette canicule pourrait avoir des effets néfastes à cause de son arrivée tardive. Selon Serge Zaka, cela pourrait augmenter la fatigue des écosystèmes qui ont subi la chaleur de l'été. De plus, certaines cultures peuvent être affectées, comme le maïs, dont la croissance peut être ralentie par les fortes températures.
Et, pour ce qui est de notre corps, cette nouvelle vague de chaleur ne devrait pas avoir d'effets différents par rapport à une canicule plus "classique", néanmoins elle s'ajoute aux autres périodes déjà vécues et peuvent donc épuiser les organismes. La première ministre Elisabeth Borne devrait activer jeudi 17 août une cellule de crise interministérielle contre la canicule.