Coronavirus : "On garde le sourire, c’est tout ce qui nous reste", ambiance sur un marché de Provence

Au Beausset, dans le Var, le marché est encore ouvert. Masques, gants et gel hydroalcoolique à portée de mains, les commerçants espèrent maintenir leur activité, pourvu que la discipline règne dans les travées des étales... "A vous ma brave dame, qu’est-ce que je vous sers ?". Déambulation...

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C’est peu dire qu’il n’y avait presque personne dans les rues du Beausset ce vendredi matin. On entendait même les oiseaux.

Pourtant, habituellement, le marché hebdomadaire de la petite ville varoise, près de 10.000 habitants, grouille de monde et l’on ne s'entend pas parler.

Mais aujourd’hui, à la place de la centaine de forains, une dizaine de marchands… seulement.

Les vendeurs de vêtements et autres babioles ont été prévenus, individuellement. Dans le cadre du confinement, ils n’ont plus le droit d’être présents sur les marchés.

Pour les autres, ceux qui ont décidé de venir, il a fallu faire quelques aménagements.

On garde le sourire, c’est tout ce qui nous reste !

Laurent Nava, maraîcher ici depuis près de 15 ans, a barricadé son stand. Un grand cercle avec une entrée et de l’autre côté une sortie, clairement définies.

Pour le reste, l'accueil du client reste inchangé ou presque : "On garde le sourire, c’est tout ce qui nous reste !", indique le commerçant.

Pas plus de deux clients à la fois

Masque sur la tête, gants et gel hydroalcoolique à côté de sa caisse, le jeune homme tente de faire bonne figure dans la morosité ambiante. "A vous ma brave dame, qu’est-ce que je vous sers ?"

Son chien, brave les interdiction : "Il ne sait pas lire !", lance un client. L'animal renifle les paniers des uns et des autres... ambiance. "Ce n'est pas toujours facile, mais on garde le sourire", tempère Laurent Nava. 

Le plus compliqué pour le forain, c’est l’approvisionnement. Pas de souci avec sa propre production mais pour les produits qui viennent du MIN (marché d'intérêt national, ndlr), c’est déjà plus compliqué.

Ici, les habitués sont aussi nombreux que d’habitude, mais personne ne se bouscule, normal tout le monde garde ses distances. Les autres marchés du coin ont fermé, jusqu'à l'extrême sud-est du département, comme celui de Draguignan.

Un peu plus loin, chez Isabelle et Alain Stanojevic. "Toute l'année", vante l'écriteau, le couple vend des olives, de l’ail, de l’huile et des herbes : la Provence par excellence.

En 22 ans, c’est bien sûr la première fois qu’ils vivent quelque chose d’aussi difficile. Leurs clients restaurateurs ne font plus appel à eux. C’est normal, ils ont tous fermé.

Reste la clientèle individuelle. Parfois âgée, elle ne sort plus beaucoup. Alors pour continuer à tourner, Alain a décidé de livrer ses clients les plus fidèles : "J’ai un scooter, c’est vite fait".
Devant leur stand, personne pour l’instant. Et ce n’est pas sur les marchés de Sanary, Saint-Cyr-sur-Mer ou de Six-Fours-les-Plages que le couple pourra faire son chiffre d’affaires.

Ils ont tous été fermés par décrets municipaux. Il reste celui de Hyères. Jusqu’à quand ? La faute à qui ? L'indiscipline...

Normal les gens sont indisciplinés. Alors voilà, tout est interdit !

C’est Didier, de chez Marcel et Fils les volaillers, qui prend la parole. "A Sanary, j’ai vu des choses dingues. Des gens qui ne faisaient aucune course et qui profitaient du marché pour se promener ou même aller à la plage. Et voilà le résultat. Le maire l'a fermé".
Ce que craignent par-dessus tout ces forains, c’est que seules les grandes surfaces aient demain le droit de continuer à ouvrir. Comme une double peine : le virus et pas le droit de travailler.

Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a été très clair. Les marchés doivent rester ouverts notamment pour les personnes âgées. Mais ceux ou le public est indiscipliné seront fermés. "Normal les gens sont indisciplinés. Alors voilà, tout est interdit !", peste Didier. 

La menace plane. Alors parmi les clients, on est tout à coup très respectueux des règles. Pas de bousculades, personne ne se double ni se s’embrasse. Un mètre de distance, parfois même un peu plus...

Côté sécurité, deux agents municipaux, masque sur le nez, patrouillent.
Dès demain, ils pourraient avoir le droit, tout comme les gardes champêtres, de contrôler eux aussi les dérogations et même de dresser des procès-verbaux. Un décret devrait paraître en ce sens.

Pour l’instant leur journée est encore bien calme. Quand au marché de vendredi prochain, pour l’instant il est maintenu...
 
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