Alors que les masques en tissus maison vont être interdits, la question des masques jetables se posent. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les masques chirurgicaux usagés sont devenus un fléau de masse pour la faune marine entravée ou étouffée par des masques abandonnés dans la nature.
Accessoire barrière indipensable à la propagation du virus,, le masque chirurgical à usage unique est pourtant devenu au fil des mois de la pandémie de coronavirus un piège mortel pour les animaux marins.
L'annonce du gouvernement de ne plus utiliser de masques faits maison ou masque en tissu de type 2, n'est pas fait pour rassurer les associations écologistes.
Ils sont jugés insuffisamment filtrants face à l'apparition de nouveaux variants plus contagieux du coronavirus, a indiqué jeudi 21 janvier le ministre de la Santé, Olivier Véran, suivant les recommandatins du HCSP (Haut conseil de la santé publique, ndlr).
Selon un rapport publié au mois décembre par l'organisation de protection de la mer OceansAsia, plus de 1,5 milliard de masques se sont retrouvés dans les océans l'an dernier, soit l'équivalent de 6200 tonnes de déchets plastiques supplémentaires.
Excited to be releasing our detailed report on #MarinePlastic #PlasticPollution and facemasks next week!
— Dr. Teale Phelps Bondaroff (@TealePB) December 3, 2020
Please wear a reusable mask unless absolutely necessary friends ?#Oceans #Saanich https://t.co/beMxkTxnoF
Aucune région, aucun département n'est épargné par ces nouveaux déchets liés à la crise sanitaire. Au mois de septembre dernier, l'association française Opération Mer Propre a trouvé une étrille morte (petit crabe local), prisonnière d'un masque dans l'étang de Berre, à Martigues.
"Ce jour de septembre, j'ai repêché entre 7 à 8 masques à la sortie du canal de Martigues, à la plage des Ferrières. J'ai observé une étrille mortellement prise au piège ; un peu plus loin, j'ai pu libérer une autre étrille attachée aux élastiques d'un masque usagé", s'indigne le lanceur d'alerte Laurent Lombard, fondateur de l'association Opération Mer Propre.
"J'ai même trouvé un poulpe qui se cachait sous un masque. À chaque opération que nous menons, de Menton à Martigues, nous en trouvons au moins une dizaine dans l'eau. C'est une catastrophe !".
"Ces masques s'accrochent aux rochers, au sable, aux oursins, à la posidonie. Ils s'apparentent aussi à des méduses et sont ingérés par les tortues de mer", explique Pascal Calmels, président de l'association Opération en mer.
Autre conséquence, la désagrégation de ces déchets au fil de l'eau et du temps. "Quand ces plastiques se décomposent dans la nature, ils deviennent des particules de plus en plus petites", souligne George Leonard, directeur scientifique de l'ONG américaine Ocean Conservancy. "Ces particules peuvent entrer dans la chaîne alimentaire et avoir un impact sur des écosystèmes entiers", ajoute t-il.
"C'est une bombe à retardement !"
Fabriqués à base de polyester et polypropylène, les masques chirurgicaux peuvent mettre plusieurs centaines d'années à se décomposer.
Selon Maria-Luiza Pedrotti, chercheuse CNRS à l’Institut de la mer de Villefranche-sur-Mer, des études en laboratoire ont montré que le polypropylène en masse met 500 ans à se fragmenter et se dégrader. "En mer, on ne sait pas comment cela se passe parce que les masques sont faits de multiples couches fines. Mais elles vont rester peut-être des centaines d'années dans l'environnement. C'est un vrai problème écologique", martèle la biologiste.
L'incivisme, il est là, il faut le combattre.
Basée à Sausset-les-Pins, l'association "Les Perles de la Côte Bleue" oeuvre depuis près de dix ans pour sensibiliser tous les publics à l'impact de l'humain sur l'environnement.
Selon Cécile Bernardon, la présidente de l'association, il est primordial de verbaliser, au mieux, d'augmenter les amendes contre ceux qui jettent des ordures, des masques usagés dans la nature.
Pour faire entendre sa voix, la Présidente de l'association saussetoise a interpelé à plusieurs reprises les maires des communes environnantes.
Aujourd'hui, un projet de décret défendu par la secrétaire d’État à la transition écologique, Brune Poirson, prévoit une amende de 135 euros, contre 68 actuellement, en cas d’abandon de masque, de gant, de mégot ou d’ordures sur la voie publique.
Selon le ministère, l’amende pourrait même monter à 375 euros, voire 750 euros si la police établit un procès-verbal et le transmet au tribunal.