La structure d'accueil de migrants à Briançon dans les Hautes-Alpes, "Terrasses Solidaires" s'apprête à fermer. Sa direction s'estimant dans l'incapacité d'assurer leur sécurité en raison de locaux surchargés préfère mettre la clef sous la porte.
Le centre d'accueil "Terrasses solidaires" avait ouvert en 2021 à Briançon. L'esprit ici, c'est : mutualiser, accueillir et partager.
Ce lieu partagé aux moyens mutualisés est aujourd'hui victime de son succès. Ici, les personnes de la région ou extérieures, issues de l’exil, travailleurs précaires, saisonniers ou touristes solidaires sont trop nombreux pour la structure.
Il y avait 320 personnes ce matin avant des départs, et encore 250 ce soir, alors que les capacités d'accueil sont de 80 personnes. Nous avons acté lundi soir la fermeture
Jean Gaboriau, administrateur de Refuges Solidaires.AFP
Refuges solidaires est l'une des associations membre des Terrasses Solidaires, pilier de cet accueil temporaire notamment des personnes arrivant d'Italie par le col de Montgenèvre.
"Nous ne sommes plus en capacité de gérer ce lieu, pour des raisons de sécurité, de fatigue des bénévoles, et de manque de ressources en nourriture, eu égard à ce surnombre", a-t-il poursuivi, précisant que "des membres extérieurs aux Terrasses remettent en cause cette décision de fermeture et empêchent dans l'immédiat l'organisation de l'évacuation".
Le site avait déjà fermé en octobre 2021 pour les mêmes raisons de dépassement de capacités. Selon M. Gaboriau,
Ce n'est qu'un lieu de repos, qui n'a pas vocation à accueillir les gens plus de 2-3 jours. Nous réclamons de longue date aux services de l'Etat l'ouverture d'hébergement d'urgence.
Jean Gaboriau, administrateur.
Le site à Briançon :
La position du maire
Dans un communiqué, le maire de Briançon, Arnaud Murgia (LR), s'en est pris de son côté aux associations gestionnaires des Terrasses Solidaires, leur réclamant des "excuses", notamment pour
Les sapeurs-pompiers agressés ces derniers jours", pour "les tirs au mortier sur les gendarmes à la frontière début août (...) jamais condamnés".
Arnaud Murgia, maire LR de Briancon, Vice-Président du Département des Hautes-Alpes
"Briançon n'est pas, et ne sera jamais (...) le laboratoire d'expérimentation d'une extrême gauche plaidant pour une immigration massive et incontrôlées", précise l'édile dans son communiqué, qui "appelle plus que jamais le préfet et l'Etat à renforcer les contrôles à la frontière et à faire exécuter les OQTF (obligation de quitter le territoire français".
Il y a quelques semaines, un hôtel des Alpes-Maritimes, était lui au cœur d'une polémique car ses riverains redoutent qu'un centre d'accueil de migrants ne s'installe à côté de chez eux.