La chasse à la glu a définitivement été jugée illégale ce lundi 28 juin par la plus haute juridiction administrative française. Une décision qui met un terme à des années de bataille entre partisans et adversaires de cette méthode controversée et très pratiquée en PACA.
Par un jugement rendu ce 28 juin 2021, le Conseil d’Etat vient donc d'annuler les derniers arrêtés ministériels accordés pour les saisons 2018-2019 et 2019-2021 et confirme ainsi que la chasse à la glu est illégale.
Après avoir interrogé la justice européenne, qui avait estimé en mars que cette technique de piégeage cause un dommage "irrémédiable" à tous les oiseaux capturés, le Conseil d'Etat a définitivement annulé les dérogations accordées par l'Etat pour cette chasse, jugée "contraire au droit européen".
"C'est une très bonne nouvelle, un très beau succès", se félicite Norbert Chardon, responsable de la Ligue de Protection des Oiseaux dans le département du Var. Il ajoute : "[L'interdiction de la chasse à la glu] était notre principal combat depuis des années". D'autant plus que cette pratique est un "problème local, pratiquée dans toute la région méditerranéenne". Les départements des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse concentrent à eux-seul 90% des chasseurs à la glu, écrit l'Office Français de la Biodiversité sur son site internet.
Sur Twitter, l'antenne nationale de la LPO exprime son soulagement :
? C'est la fin de la chasse à la glu des? en France ! ?
— LPO France (@LPOFrance) June 28, 2021
Le @Conseil_Etat a suivi la Cour de Justice ?? et vient d'annuler les derniers arrêtés ministériels, confirmant ainsi que le piégeage à la glu est illégal ?
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"Une pratique odieuse sous couvert de tradition"
La chasse à la glu, c'est de la "colle sur une baguette de bois", rappelle Norbert Chardon. Une "pratique odieuse et non sélective dont furent victimes des milliers d’oiseaux chaque année (quelques 40 000 oiseaux), et qui laisse libre cours à tous les trafics", commente l'antenne nationale de la LPO.
Une pratique "définitivement abolie". "Plus aucun gouvernement français ne pourra désormais utiliser le levier des dérogations pour contourner la Directive européenne de protection des oiseaux", se réjouit la LPO. "Déjà, pour la saison 2020-2021, le Président de la République lui-même avait suspendu la signature dans l’attente du jugement du Conseil d’Etat."
Selon la Ligue, sous couvert d'être des "traditions", ces pratiques permettent "la vente libre des pièges et masquent de nombreux actes de braconnages et trafics de petits oiseaux tantôt pour la bouche (brochettes de pinsons et autre rouge-gorge) tantôt pour le chant (chardonnerets et autres linottes mélodieuses)."
La Cour de Justice de l’Union Européenne avait, le 17 mars dernier, confirmé l’illégalité de cette pratique au regard de la Directive européenne de protection des oiseaux.
Contactée, l'Association de Défense des Chasses Traditionnelles à la Grive n'a pas encore répondu à nos sollicitations.