Le double tombolo de Giens est un phénomène géologique rarissime. Il n'en existe que cinq dans le monde. Il s'agit de deux bandes de sable qui relient la presqu'île de Giens au continent. Ces salins, havre d'une biodiversité exceptionnelle, sont menacés par l'érosion du littoral, conséquence du réchauffement climatique.

La menace de disparition du double tombolo de la presqu'île de Giens est un constat sans appel. Élus et écologistes s'opposent sur la solution à mettre en place pour sauver ce lieu classé. 

Ce tombolo a mis des milliers d'années à se former. D'ailleurs, durant la période de l'Antiquité, Giens était une île et non une presqu'île. Depuis 15 ans, la menace de voir disparaitre ces bandes de sables s'amplifie. Les dégâts touchent particulièrement le tombolo ouest qui borde la célèbre plage de l'Almanarre.

Pour éviter de voir la mer envahir les salins, les élus proposent d'installer une digue sous-marine (une solution préconisée par un cabinet d'expert, après deux ans d'étude). Les écologistes dénoncent la surfréquentation du lieu. Souvent classée comme l'une des plus belles plages du monde, l'Almanarre attire baigneurs, sportifs, touristes et amoureux de la nature.

Une digue sous-marine sur 450 m de long, à 150 m de la plage de l'Almanarre

Selon Jean-Pierre Giran, maire d'Hyères, et désormais président de la métropole Toulon Provence Méditerranée, ce projet permettrait de diminuer l'énergie de la houle. Elle viendrait alors se casser sur la digue, et non plus sur la plage en provoquant une érosion.  Par ailleurs, cette digue, immergée sous 1 m d'eau, permettrait la continuité des activités nautiques. 

Les travaux, qui devaient commencer en 2021, ont été retardés notamment par la crise du Covid.

Pourquoi les écologistes refusent la digue ?

Joint par l'AFP, Benoît Guérin, de l'association Hyères écologie citoyenne (et membre du comité d'orientation de l'Office français de la biodiversité) réagit : "On ne va pas se battre contre la nature à coups de béton ! Elle a été détraquée par l'homme, faisons avec désormais".
Quant au Conservatoire du littoral (CELRL), gestionnaire des salins menacés, il "souhaite artificialiser le moins possible cet espace naturel". Il s'interroge sur les "bénéfices réels" d'une digue sous-marine qui in fine déplacerait l'érosion côtière à ses extrémités, sur les herbiers de posidonies.

Le Conservatoire du littoral suggère de diminuer le tourisme de masse. Avec 3.000 habitants permanents, la presqu'île de Giens accueille près d'un million de visiteurs par an sur ses 120 hectares.

Benoît Guérin préconise la fermeture de la route du sel, pour "limiter les visites du lieu", sur le modèle de l'île voisine de Porquerolles où, depuis 2021, une jauge de 6.000 visiteurs journaliers a été instaurée". 

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