La gendarmerie a perquisitionné ce jeudi 25 novembre un cabinet médical de Plan-de-la-Tour dans le Var. La doctoresse en question est soupçonnée depuis le mois d'octobre de fraude au pass sanitaire.
Sacré tohu-bohu jeudi 25 novembre dans le village habituellement calme du Plan-de-la-Tour dans le Var.
Des gendarmes de Gassin procédaient à une perquisition dans un cabinet du centre-ville. Ils enquêtaient pour déterminer si la médecin en question avait fraudé au pass sanitaire.
Un cabinet pris d'assaut par les patients
Début octobre, le maire de la commune, Laurent Giubergia, avait écrit au conseil de l’ordre départemental des médecins pour signaler "un dysfonctionnement d’utilisation de la voie publique devant le cabinet, avec plusieurs dizaines de personnes faisant du sitting".
Le succès de la vaccination contre le coronavirus dans ce village, avec certains patients venant de loin, suscitait alors les soupçons. De grands centres de vaccination existaient en effet aux alentours, comme à Grimaud.
"Nous n'en savons pas plus à ce stade, l'instruction est en cours", explique Jean-Luc Le Gall, le président de l'ordre des médecins du département. L'instruction est en cours en effet, et la médecin sera d'ailleurs présentée aujourd'hui à un juge d'instruction nous informe Patrick Camberou, procureur de la République de Draguignan.
L'augmentation de la patientèle de cette doctoresse pendant la crise sanitaire a d'abord alerté l'Agence régionale de santé et la mairie de Plan-de-la-Tour. On s'est vite rendu compte ensuite que les doses de vaccins réellement injectées étaient inférieures à celles déclarées
Patrick Camberou procureur de la République de Draguignan.
Soupçons d'escroquerie et de fraude fiscale
La femme présumée coupable d'escroquerie, de fraude fiscale et de mise en danger de la vie d'autrui pourrait avoir avoir injecté de faux vaccins pour obtenir un gain financier sur les remboursements.
"Certains patients pensaient avoir reçu le vaccin contre le Covid-19 avant de constater qu'ils n'avaient pas d'anticorps. On ne serait donc pas uniquement sur une affaire d'antivax", explique le magistrat.
Car la fraude au pass sanitaire est courante chez les anti-vaccins. "Certains collègues ont pu être victimes de piratages de leur e-CPS, leur carte numérique de professionnel de santé qui permet de déclarer à l'administration la vaccination d'un patient", raconte le Dr Le Gall. "Alors que d'autres voient certains de leurs patients tenter de monnayer de faux pass sanitaires".
En France, des milliers de faux QR codes circulent, avec des trafics qui se multiplient et des affaires judiciaires qui s'accumulent.
La loi prévoit que l'utilisation, la procuration ou la vente de faux pass sanitaires, notamment via les réseaux sociaux, est passible de 5 ans de prison et jusqu'à 75 000 € d'amende.