Des archéologues explorent actuellement une épave au large de la Seyne-sur-Mer dans le Var dont le naufrage aurait eu lieu entre 1800 et 1850. Les premières plongées ont déjà permis de repêcher des objets fabriqués à Biot et à Vallauris dans les Alpes-Maritimes cette fois. À travers ces découvertes, toute l’histoire du commerce d’antan se dévoile.
C’est au large du Cap Sicié à la Seyne-sur Mer que se déroulent depuis quelques jours des recherches archéologiques sous-marines. Les plongeurs fouillent actuellement l’épave d’un navire et sa cargaison datent de la première moitié du XIXᵉ siècle.
Toute l’histoire du commerce azuréen se révèle
Au cœur de recherches très approfondies, une épave de navire qui avait échoué au large de la Seyne-sur-Mer il y a au moins trois siècles. Dans la cargaison de ce bateau, les archéologues ont notamment retrouvé des objets qui avaient été fabriqués à Biot dans les Alpes-Maritimes. Des découvertes exceptionnelles.
On est devant une jarre de Biot. Elles permettaient de transporter des denrées alimentaires. Ces découvertes permettent de mieux comprendre le commerce de ces jarres qui partaient de leur lieu de production dans les Alpes-Maritimes jusqu’à leur destination finale à Marseille où elles étaient ensuite redistribuées un peu partout ailleurs.
Marine SadaniaArchéologue et responsable scientifique
Ces fouilles archéologiques sous-marines permettent de voyager dans un passé bien lointain.
Des plongées de moins de 10 minutes
À 80 mètres de profondeur, de véritables trésors comme des jarres et des céramiques culinaires de Vallauris étonnement retrouvées quasiment intactes.
Cette épave avait été découverte en 2005 et a attendu près de 20 ans ses premiers visiteurs, les plongeurs démineurs de la marine nationale, habitués à descendre à 72 mètres de profondeur.
La profondeur et le mélange de gaz nous imposent une durée totale de plongée de 10 minutes. Si on enlève 3 minutes de descente pour passer de la surface à 80 mètres de profondeur, il nous reste finalement seulement 7 minutes pour travailler et aller sur la jarre afin de mettre en œuvre tout le dispositif de relevage.
Lieutenant de vaisseau VianneyGroupe de plongeurs démineurs de Méditerranée
Le temps de ces plongeurs est donc vraiment compté.
Rien n’est laissé au hasard
Toutes les opérations sont dirigées par u bateau spécialement conçu pour les recherches archéologiques, doté d’une stabilité hors du commun. À l’intérieur, une salle est dédiée au pilotage des plongeurs.
Un écran donne des indications aux plongeurs et leur indique où travailler. Il permet de savoir exactement à quel moment ils touchent le fond. Cela sécurise leur plongée.
Denis DegezArchéologue en charge du programme robotique
Les jarres prélevées seront ensuite acheminées au siège du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines à Marseille. Leurs analyses pourraient dévoiler des aspects étonnants du commerce local.