Dans la course aux câbles sous-marins, ce nouveau bateau est un atout. Orange veut montrer son expérience et son innovation face aux Américains et aux Chinois. 99 % du trafic intercontinental des communications se passe sous la mer.

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C'est un grand navire blanc de 100 mètres de long qui ne passe pas inaperçu !

Estampillé Orange, du nom de l'opérateur historique des télécommunications, ce bateau câblier nouvelle génération a été inauguré vendredi 22 septembre à la Seyne-sur-Mer (Var). 

Son nom de baptême ? Le Sophie Germain, du nom d'une mathématicienne, physicienne et philosophe française de la fin du 18ème siècle qui a dû prendre un nom masculin pour correspondre avec des professeurs et des mathématiciens.

Construit au Sri Lanka, ce câblier a accosté fin août en France. Ce fleuron de la technologie marine sera un atout dans la course mondiale aux câbles sous-marins.

Orange veut montrer son expérience et son innovation dans ce secteur face aux acteurs américains et chinois.

"99 % du trafic intercontinental passe par des câbles sous-marins"

Car les câbles sous-marins sont devenus des infrastructures stratégiques pour le développement du trafic internet mondial. Une grande partie des télécommunications passe par les satellites mais aussi sous la mer.

Chrystel Heydemann, directrice d'Orange, explique : "Quand on utilise son téléphone et qu'on va sur YouTube ou Twitter on ne se rend pas compte que s'il faut aller chercher des informations, des vidéos qui sont dans des serveurs aux USA ou en Afrique ou pour appeler des gens, on passe par les câbles sous-marins. C'est 99 % du trafic intercontinental qui passe par des câbles sous-marins."

La pose et la maintenance de câbles sous-marins sont des secteurs-clés dans lesquels la France a acquis un savoir-faire depuis longtemps.

Déjà en 2016, les employés d'orange installaient un câble sous-marin à très haut débit reliant Singapour à la France et desservant 17 pays. Un câble qui a été définitivement installé sur la terre ferme, côté français à la Seyne-sur-Mer.

Intervention à 3000 mètres de profondeur

Un navire rapide et efficace. Les techniciens devront effectuer les réparations nécessaires en 24 heures. À bord, il y a une soudeuse spécialisée et un sous-marin, le Rov alpha, équipé de sonar et de caméras. Le Rov peut soulever le câble et l'enfouir sous terre en intervenant à 3.000 mètres de profondeur.

Un défi technique. Le "Sophie Germain" interviendra en mer Méditerranée, en mer rouge, en mer noire... au plus près des câbles endommagés.

Dans les fonds marins, les 480 câbles qui font transiter 99% du trafic internet mondial font l'objet d'une rivalité entre États, sur fond de guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ou de conflit ukrainien.

Contrôler les infrastructures sous-marines est devenu un enjeu de souveraineté (...) tant l'accès à la connectivité mondiale, qui s'appuie sur les infrastructures sous-marines, est devenu critique.

Christel Heydemann, directrice générale d'Orange

Explosion des flux de données des Gafam

Aujourd'hui, ce sont désormais les géants américains du net, Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, (Gafam) qui en deviennent les principaux bâtisseurs, en raison de l'explosion des flux de données transitant notamment entre l'Europe et les États-Unis. 

Alors qu'en 2010, les Gafam ne possédaient aucune infrastructure réseau dans l'Atlantique, ils en contrôlaient 50% en 2019 et jusqu'à 70% via des investissements conjoints, au détriment des opérateurs historiques européens.

Christel Heydemann, directrice générale d'Orange

Pour affirmer sa souveraineté dans ce domaine, la Chine tisse avec ses champions nationaux sa propre toile au fond des océans, à travers notamment ses "Nouvelles routes de la soie numérique", un vaste programme d'infrastructures destiné à projeter sa puissance économique en dehors de ses frontières.

Point d'ancrage dans la zone Asie-Pacifique

Infrastructures sensibles, les câbles sous-marins n'échappent pas aux risques d'espionnage et de sabotage.

C'est pour cette raison que depuis février 2022, la France a développé ses capacités de surveillance et d'intervention, pour protéger ses intérêts dans sa vaste zone économique exclusive, la deuxième au monde.

Car l'autre atout de la France reste sa façade maritime, qui permet à la vingtaine de câbles sous-marins arrivant sur son territoire de relier de nombreuses destinations à travers le globe (cf. carte).

Marseille s'est imposée comme 7ème "hub" mondial du réseau mondial de câbles sous-marins avec le plus long câble sous-marin au monde, le 2Africa.

Au-delà de l'Atlantique et de la Méditerranée, l'Outre-mer donne aussi accès à des liaisons mondiales, dans l'hémisphère sud, notamment dans la zone Asie-Pacifique.

Invisible mais essentielle, la toile numérique française se tisse sous les mers du globe.

(avec AFP)

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