Suite de l'enquête sur les 15 singes écureuils volés dans le jardon zoologique tropical de La Londe-les-Maures. Le procureur de Toulon annonce que trois personnes ont été interpellées et mises en examen. Cinq singes ont été retrouvés un peu partout sur le territoire français. Un trafic organisé sur les réseaux sociaux.
L'enquête avance. Le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz, a annoncé trois nouvelles arrestations dans l'affaire des singes volés.
Dans la nuit du 26 au 27 janvier 2024, le jardin zoologique tropical de La Londe-les-Maures, dans le Var, avait déclaré le vol de 15 singes écureuils volés dont un bébé.
Depuis le jeudi 11 avril, ce sont trois personnes supplémentaires qui ont été placées sous mandat de dépôt par le juge de la liberté et des détentions.
Elles ont été mises en examen pour vols en bande organisée, transport d’animaux non domestiqués (peine encourue, sept ans d’emprisonnement) et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.
Des faits de nature criminelle qui peuvent être punis de 15 ans de détention.
Des traces ADN à l'annonce sur Snapchat
Le procureur de Toulon précise que les deux suspects contestent les faits. Pourtant, des traces ADN ont été identifiées dans le véhicule utilisé ainsi que dans des caves à Marseille où un singe a été retrouvé.
Un trafic organisé. Cette fois encore, la transaction devait se faire via les réseaux sociaux : l'annonce de la vente se trouvait sur un compte Snapchat. Une vente qui n'a pas pu aboutir. Ces animaux peuvent se vendre de 3.500 à 7.000 euros.
Quelques jours après le vol, un premier animal avait été retrouvé dans une cité des quartiers sud de Marseille. Puis deux autres singes ont été laissés dans un carton par un homme cagoulé dans le 12ème arrondissement de Marseille, devant une passante qui a alerté les policiers.
En février dernier, à Beauvais dans l'Oise, deux hommes avaient acheté un petit singe via les réseaux sociaux. Ils ont été placés en garde à vue pour détention illégale d’espèce protégée.
Le saïmiri, un singe rare et recherché
Ces petits singes saïmiris sont une espèce protégée de primates d’Amazonie. Des animaux exotiques que certains sont prêts à adopter par tous les moyens. Mais la Fondation pour le droit animal précise sur son site internet que ces espèces sauvages peu communes ont des besoins complexes et ne sont pas adaptées à un statut de compagnie auprès des humains.
Pourtant, la demande grandit chaque année. En France, les nouveaux animaux de compagnie (NAC) représentent environ 20 % des ventes d’animaux, un chiffre en hausse depuis quelques années.
En 2015, c'est le zoo de Beauval dans le Loir-et-Cher qui avait subi des vols de singes : sept tamarins-lions dorés et dix ouistitis argentés. Des animaux rares, protégés et en voie de disparition.
Dans cette courte vidéo de National Geographic, on voit le saïmiri évoluer dans son habitat naturel et se déplacer de branche en branche dans la canopée. Un animal qui a besoin de vivre au sein d'un groupe pour être stimulé.
En 2015, c'est le zoo de Beauval dans le Loir-et-Cher qui avait subi des vols de singes : sept tamarins-lions dorés et dix ouistitis argentés. Des animaux rares, protégés et en voie de disparition.
Refuge secret
Peu à peu, les enquêteurs retrouvent la trace des animaux dispersés un peu partout sur le territoire français. Le magistrat confirme que cinq singes ont déjà été retrouvés.
Les forces de l'ordre sont épaulées par les enquêteurs bénévoles de la SPA de Marseille qui traquent les voleurs pour retrouver rapidement les primates. Des animaux sauvages qui ne sont pas placés à la SPA de Marseille, mais dans un lieu secret, que seul le parquet connaît, pour éviter qu'ils ne fassent à nouveau l'objet d'un trafic.
Le retour de 5 singes au zoo de La Londe-les-Maures
La traque des petits mammifères s'organise aussi sur les réseaux sociaux. Une contre-offensive numérique menée par le jardin tropical. Au lendemain du vol, le directeur du zoo, Jean-Michel Dupuyoo avait demandé l'aide des internautes, certains que les singes allaient faire l'objet d'un trafic au moins national.
Actuellement, cinq singes sur 15 ont rejoint le zoo. La mère et son petit n'ont jamais été séparés au cours de leur détention. Ils ont retrouvé le zoo le 7 février. Après 3 semaines de quarantaine sanitaire, ils ont pu rejoindre le groupe d'une vingtaine de singes. Contacté, le directeur affirme que la réintégration se passe bien.
Ceux qui sont revenus ont tout de suite été réintégrés par le groupe. Le petit a tout de suite joué avec ses congénères. On est content, il ne paraît pas stressé.
Jean-Michel Dupuyoo, directeur du Jardin zoologique tropical
La semaine dernière, le 5 avril, bonne nouvelle : l'un des singes volés a été retrouvé dans l'Oise et rapatrié au zoo par un convoyeur animalier spécialisé.
Sur son compte Facebook, le zoo donne des nouvelles rassurantes de l'animal : "Le singe est à présent en quarantaine pour y recevoir la visite de notre vétérinaire. Rassurez-vous, il est en pleine forme. Merci au refuge pour les bons soins. Un enclos spacieux lui avait été réservé pendant un mois. Nos remerciements à la Fédération française de protection animale à qui nous devons beaucoup dans ce dénouement heureux."
Le zoo espère maintenant retrouver tous les singes volés.