Hébergements de nuit collectifs, hôtels, centre de soins : en Paca, des associations lancent l’alerte et de nouvelles solidarités s’organisent pour dégager le maximum de places d'accueil et ne pas laisser les sans-abris exposés au coronavirus.
Deux semaines après le début des mesures de confinement, c'est toujours la même course contre la montre. Il faut encore faire face à l’urgence. Ce lundi 30 mars, François Maturin approvisionne les centres d’accueil du Var en gel hydro-alcoolique.
Pour le directeur de l’AVAF, l’une des principales associations en charge des publics sans domicile fixe dans le Var, il s'agit de protéger les bénévoles et salariés, ceux qui restent encore en poste.
"Depuis la fermeture des écoles, avec certains salariés en arrêt de travail, on se retrouve avec seulement 60% des effectifs opérationnels, c’est excessivement compliqué", détaille François Maturin. Et cela impacte directement sur l'accueil des sans-abris.
"Nous avons pu maintenir les activités d’accueil-restauration et l’accès aux sanitaires en réquisitionnant les personnels. Mais nous sommes en mode dégradé sur l’accompagnement social."
Pour limiter la circulation des personnes dans les hébergements, des groupes de sans abris bénéficiaires ont été établis pour chaque centre, mais sans roulement.
"Résultat, ceux qui ne font pas partie de la liste autorisée viennent frapper à la porte et commencent à manifester leur colère", explique-t-il.
"Aller vers" pour éviter les clusters du virus
Partout dans la région, les solutions d’hébergement ont été adaptées pour tenter d'apporter une solution à cette population très exposée à la propagation du coronavirus.Dans les Alpes-Maritimes, 300 places d’hôtel ont été trouvées.
"256 chambres supplémentaires ont été débloquées à Marseille, notamment pour permettre un desserrement des accueils dans les centres d’hébergement collectifs", indique Henri Carbuccia, directeur départemental adjoint de la cohésion sociale dans les Bouches-du-Rhône.
"On a aussi multiplié par deux le nombre de repas distribués vers les sans-abris, passés de 1000 à 2000 par jour". Ces repas sont distribués dans les lieux d’hébergement ou dans la rue, afin d’éviter au maximum les regroupements dans les restaurants sociaux.
A Toulon aussi, on organise aussi de nouvelles tournées. "L’aide alimentaire est un peu prétexte pour faire passer les messages, sur les gestes barrières, l’épidémie", explique Gilles Rebêche.Ils sont angoissés à l’idée de devenir des bombes virales
Le diacre et délégué épiscopal fondateur de l'association Les Amis de Jéricho a repris du service, dans la rue vers les plus démunis.
"Pour eux, comme tout est confiné, tout est compliqué. On leur dit qu’ils doivent se laver les mains, mais les points douches sont fermés. Ils sont angoissés à l’idée de devenir des bombes virales."
Maraude d'hier soir un peu plus difficile que les autres à la rencontre d’une cinquantaine de personnes soulagées de...
Publiée par Un peu de Toit ..Toulon-83 sur Mardi 31 mars 2020
Accueil des sans-abris atteints de Covid-19
Pour faire face, des centres spécialisés sont en cours d’installation."Nous continuons à rechercher des sites, avec des chambres individuelles, des capacités de restauration. Le CREPS d’Aix-en-Provence par exemple est mobilisable, car sans activité", explique Henri Carbuccia.
"A Marseille, un lieu d’accueil spécialisé de 78 places est installé, dans le centre-ville". Il s’agit d’y assurer la prise en charge médico-sociale des sans-abris atteints de Covid-19, dont l’état de santé ne nécessite pas une hospitalisation.
Dans le Var, "à ce jour, un centre a été identifié sur la Métropole Toulon Provence Méditerranée", précise la préfecture, tandis que la protection civile des Alpes-Maritimes apporte régulièrement son aide à la prise en charge des SDF.
[AIDER] En soutien à la commune de Saint-Laurent-du-Var (06) - Page officielle, la Protection Civile des Alpes-Maritimes assiste à la gestion d'un centre d'accueil pour les plus démunis au Gymnase Pagnol.
Publiée par Protection Civile des Alpes-Maritimes sur Mardi 24 mars 2020
Au nord de Nice, après le gymnase Pasteur, c'est dans un centre de vacances que 18 places sont disponibles pour accueillir les malades.
Cannes a également ouvert le Palais des festivals aux sans-abris et la ville de Menton a aussi dédié un gymnase à l'accueil des SDF en raison du coronavirus. Et la recherche de nouveaux lieux d’accueil se poursuit.