Avec 5 députés sur 8, La République en Marche va affronter Les Républicains diminués et le Rassemblement National qui annonce présenter des candidats dans toutes les circonscriptions.
Le Rassemblement National s'apprête à dégainer dans cette bataille. Franck Giletti, le délégué départemental du parti, a annoncé à Var-Matin qu'il comptait présenter un candidat dans chaque circonscription.
Jordan Bardella, le président par intérim du RN, doit d'ailleurs se rendre à Fréjus jeudi soir pour dévoiler les noms des représentants de son parti pour les législatives dans le Var.
Jordan Bardella, qui pourrait rester président par intérim pendant un an, soit jusqu'en septembre prochain, songe lui à se présenter dans la circonscription de Saint-Tropez.
"Désinhibition vers le vote RN"
Pour Sylvie Torcol, maître de conférences en droit public à la faculté de droit de Toulon et spécialiste en droit constitutionnel et sciences politiques : " C’est un département qui a tendance à voter extrême droite".
Elle rappelle que Toulon a été l’une des premières grandes villes à être gérée par le Front National.
Marine Le Pen est arrivée en tête dans 24 départements de métropole dont le Var. La candidate du RN à la présidentielle y a obtenu 55,10% au second tour.
Pour Sylvie Torcol : "Il y a une désinhibition vers le vote RN. Le Var a franchi le pas de donner la majorité des voix à Marine Le Pen".
Une partie des électeurs les plus âgés ont été séduits par le discours sécuritaire selon elle : " Le pouvoir d’achat a intéressé les habitants les plus pauvres, notamment dans les cités varoises."
Le parti Reconquête ! annonce lui aussi des candidats aux législatives dans le Var et maintient son appel à l'union des droites. Son candidat à la présidentielle Eric Zemmour avait réalisé un meilleur score dans le département qu'au niveau national avec plus de 13%.
LREM et Horizons
Cécile Muschotti, (2e circonscription), Sereine Mauborgne (4e circonscription), Valérie Gomez-Bassac (6e circonscription), Émilie Guerel (7e circonscription) et Fabien Matras (8e circonscription) ont conquis le Var pour La République En Marche lors des dernières élections législatives.
Ils ont soutenu l'action d'Emmanuel Macron comme Philippe Michel-Kleisbauer, député MoDem de la 5e circonscription et tous devraient logiquement obtenir de nouveau l'investiture LREM.
Pour prendre conscience du séisme politique provoqué par ces nouveaux députés, avant les législatives de 2012, tous les députés varois étaient du parti UMP et tous ceux qui avait été élus ou réélus cette année-là était aussi UMP, dans les 8 circonscriptions.
Aujourd'hui ce parti a changé de nom et c'est beaucoup plus compliqué. Les Républicains viennent de perdre la députée Geneviève Levy qui a quitté LR et qui sera la suppléante de Yannick Chenevard, premier adjoint d'Hubert Falco à la mairie de Toulon, dans la première circonscription en juin.
Hubert Falco avait lui quitté LR en octobre 2021 pour rejoindre Horizons, le parti de l'ancien Premier ministre Édouard Philippe.
Pour Sylvie Torcol, le maire de Toulon pourrait : "proposer des candidats Horizons face à LREM". Une situation qui serait inédite et qui pourrait profiter au Rassemblement National.
Les Républicains isolés
Les républicains ont aujourd'hui une députée, Edith Audibert, et elle ne se représente pas laissant Valérie Rialland défendre ses couleurs dans la 3e circonscription. La mission va être difficile pour Jean-Louis Masson, président de la fédération LR du Var et les siens.
Selon la maître de conférences en droit public à la faculté de droit de Toulon et spécialiste en droit constitutionnel et sciences politiques, il y a des candidats qui vont devoir faire des "grands écarts". Elle ajoute quand même qu'il est compliqué de se projeter pour ces législatives 2022.
Et la gauche ?
"Au niveau national, l'enjeu est de savoir si Mélenchon arrivera à négocier un rassemblement des forces de gauche" pour Sylvie Torcol.
Elle précise que : "Dans le Var elles ne joueront pas un grand rôle. Avec 50% d’abstention aux dernières législatives, les candidats de gauche risquent de ne pas pouvoir se maintenir au second tour compte tenu du mode de scrutin."
La règle est particulière : pour qu’un candidat ait le droit de se présenter au second tour, il doit avoir obtenu au premier tour un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre des électeurs inscrits dans la circonscription.
En clair, il faut obtenir un bon score pour se maintenir, ce qui laisse peu de chance d'avoir des triangulaires lors de ces élections qui auront lieu les 12 et 19 juin prochains.