Le soutien à Gisèle Pélicot prend de l'ampleur. Après plus de deux semaines de procès et alors son ex-mari Dominique Pelicot, dépose pour la première fois à la barre, Gisèle Pelicot a été chaleureusement applaudie et félicitée à sa sortie de l'audience. Un inconnu lui a offert des fleurs, un moment suspendu qu'on vous raconte.
Une vague de soutien s'organise depuis le 2 septembre dernier et l'ouverture du procès des viols de Mazan. Ce samedi 14 septembre, près de 10 000 personnes ont défilé dans les rues de France dont 500 à Marseille. Ce mardi 17 septembre, alors qu'enfin le principal accusé s'exprime dans ce procès de l'horreur, les soutiens se sont mobilisés au tribunal. À la pause, des spectateurs qui ont assisté aux retransmissions du procès dans des salles annexes, ont scandé "Gisèle, Gisèle !", "bravo, madame" ou encore "Pour que la honte change de camp !". Un homme lui a offert un bouquet de fleurs et à la reprise des débats, les accusés ont été hués à leur retour dans le box.
Gisèle Pelicot sourit, moment unique
C'est peut-être un moment suspendu dans ces quatre mois d'épreuve pour celle qui incarne toutes les violences faites aux femmes, victime de viols. On ne s'attendait pas à voir Gisèle Pelicot sourire, mais c'est arrivé et plus particulièrement en ce premier jour où son bourreau, et ex-mari, a pris la parole pendant près de quatre heures pour la première fois. Un sourire face à un geste d'humanité, un homme lui a offert un bouquet de fleurs à la sortie de cette matinée d'audience.
Qui est-il ? Le connaît-elle ? A-t-il assisté aux retransmissions ? Il est reparti aussi vite qu'il est arrivé, prenant de court tous les protagonistes, avocats, journalistes et personnes assistant au procès.
Un geste de soutien, qui s'inscrit dans l'élan général d'empathie envers Gisèle Pelicot depuis le premier jour. Ni l'homme, ni Gisèle Pelicot n'ont répondu aux nombreuses questions posées par la presse à la suite de cette scène. Ses avocats ont porté le bouquet jusqu'à sa sortie du tribunal.
Emblème des femmes victimes de violences sexuelles
Elle n'en a aucun souvenir. Les scènes de viols que Gisèle Pelicot a décrites devant la cour criminelle de Vaucluse, elle les a découvertes sur les milliers de vidéos filmées par son mari, Dominique Pelicot, qui l'a droguée à son insu pendant 10 ans pour la faire violer par des dizaines d'inconnus. Le procès des viols de Mazan qui se tient depuis le 2 septembre à Avignon, et pour lesquels 51 hommes sont jugés, âgés de 26 à 74 ans, est devenu emblématique de la question de la soumission chimique. Ce procès relance aussi le débat sur le consentement, notion absente du Code pénal.
Son retentissement pourrait accélérer l'évolution du droit français. Comme le procès aixois de 1978 pour juger les violeurs de deux touristes Belges à Marseille, a permis, sous l'impulsion de l'avocate féministe Gisèle Halimi , de définir le viol en France dans la loi en 1980. Le droit français définit depuis le viol comme "tout acte de pénétration sexuelle" ou bucco-génital commis par "violence, contrainte, menace ou surprise", sans mentionner l'existence ou non du consentement.
Le week-end dernier, 10.000 personnes sont descendues dans les rues de France pour lui exprimer son soutien et dénoncer "la culture du viol".
L'appel à se rassembler pour les victimes de violences sexuelles avait été lancé avec une affiche montrant le visage de Gisèle Pelicot, coupe au carré et lunettes rondes, dessiné par la graphiste belge "Aline Dessine" aux 2,5 millions d'abonnés sur TikTok.