Trois jours après le début de sa grève de la faim, Amaury décide d'y mettre fin. La gare du Thor ne lui est toujours pas accessible. Mais le jeune homme a trouvé un arrangement en attendant mieux.
"Je me suis senti acheté, mais là j'avais le choix : soit je refusais et les portes se fermaient, soit je continuais le combat", admet Amaury Martin, en situation de handicap.
Ce lundi matin, ce paraplégique de 32 ans avait entamé une grève de la faim. Depuis le mois d'octobre 2021, il se bat pour avoir accès aux trains de sa ville. La gare du Thor n'est pas adaptée pour permettre à une personne en fauteuil roulant de monter dans un wagon sans aide.
Nous l'avions évoqué en Janvier 2022. Interrogée à ce sujet la SNCF nous avait répondu que les travaux seraient réalisés d'ici trois ans.
Le jeune Vauclusien n'avait pas d'autres solutions que de prendre un taxi pour rejoindre la gare de l'Ilse-sur-la-Sorgue. C'est la gare adaptée la plus proche. Ce déplacement lui revenait à un coût de 20 euros supplémentaire.
Le combat pour l'accessibilité continue
Mercredi, Jean-Pierre Serrus, vice président de la région sud, délégué aux transports et à la mobilité durable, est venu le voir sur le quai de la gare. Il lui a annoncé que la région prendrait en charge ses trajets en taxi vers l'Isle-sur-la-Sorgue.
Les modalités sont encore à fixer, mais on lui a assuré que les trajets seraient illimités.
Face à Amaury Martin et sa pancarte "je suis interdit de prendre le train en gare du Thor, non accessible aux handis", Jean-Pierre Serrus assure être "désolé de la situation, j'aurais du faire les choses avant". Le jeune homme l'avait déjà rencontré à trois reprises.
"Depuis le début, j'ai contacté tous les politiques de la région, rencontré des candidats, il a fallu une grève de la faim avant les élections législatives pour que cela bouge", déplore-t-il.
Amaury Martin ne va pas s'arrêter là. Il réfléchit actuellement à la suite de sa lutte. "J'ai peut-être obtenu en quelque sorte ce que je voulais, mais pour les autres non, je vais continuer", affirme Amaury Martin. Il rajoute : "Je vais me battre sur l'accessibilité des gares en France en général."
En contact avec une jeune fille de la commune de Tours, victime de l'inaccessibilité des bus, il lui a assuré : "On a subi le même problème. On en a parlé, je lui ai dit que j'étais là pour elle et qu'on allait se battre ensemble".