Sale temps pour les amants. Coronavirus, confinement, couvre-feu, la période actuelle ne favorise ni les rencontres ni la passion dévorante. S’aimer en temps de crise sanitaire relève du défi quotidien mais n’empêche pas le désir.

Draguer, aimer, faire l’amour. Nos habitudes sont sérieusement perturbées depuis ce mois de mars 2020, aux premiers temps du confinement. Désormais, il appartient à chacune et chacun de développer ses propres stratégies pour faire des rencontres ou entretenir la flamme. Paradoxalement, le premier confinement ne fut pas dénué de charme.

On était un peu seuls au monde, comme sur une île

Tim

Et les étudiants en témoignent. A l’image de Tim et Dana, résidants d’une cité université en Occitanie : « Pendant le confinement en cité U, on a commencé à faire de petits dîners dans le couloir puis, petit à petit, on a amené nos ordinateurs pour regarder des films ; bref, on commençait à se faire confiance. On était un peu seuls au monde, comme sur une île, entre potes. Et c’est grâce à ce confinement qu’on s’est rapprochés », se souvient Tim. Un moment qui apparut comme une véritable parenthèse enchantée. Dans cette fusion romantique tout était rose jusqu’au déconfinement.

A ce moment-là, la bulle dans laquelle s’était lové le jeune couple a éclatée et la magie a moins opérée. Les pieds retouchèrent terre et la tête n’était plus dans les étoiles. « Comme on est sorti du quotidien tous les deux ça a changé quelques trucs, on a dû s’adapter. C’est là que ça a commencé à péter je me sentais moins libre en fait », admet Dana.

Amants 3.0

Cet étonnant paradoxe, qui consiste à rencontrer l’amour alors que l’on évolue en pleine crise sanitaire, enfermés et restreints dans ses déplacements, beaucoup d’amants 3.0 l’ont aussi éprouvé. Car durant ce confinement, sans possibilité de danser, de diner ou de boire des verres dehors, ce sont les sites de rencontres qui se sont substitués à la vie organique. Comme en témoigne Emmanuelle qui habite dans le Gers : « J’ai rencontré mon amoureux sur un site dédié alors que je n’y vais jamais. Sans trop y croire j’ai entamé avec lui un échange. Puis, c’est devenu une longue discussion intense et profonde ; on a pris notre temps et ça a créé un sentiment de confiance (…) Aujourd’hui nous habitons ensemble ».   

 

Célibattante

A l’image de cette jeune femme, d’autres ont su tourner la situation à leur avantage en utilisant cette période comme une opportunité. C’est le cas de Coline, 25 ans, célibataire et bien contente de l'être. « J'ai essayé deux applications de rencontre en début d'année. Ça a abouti sur deux rencontres dans la 'vraie vie', mais je me suis rapidement rendue compte que je n'avais ni l'envie, ni l'énergie pour m'investir dans une relation. Je suis donc célibataire, entièrement par choix, depuis mi-janvier. »

Je me félicite d'avoir placé mon bien-être au premier plan

Coline

Et si cette crise permettait de se reconnecter à son intériorité et de retrouver le doux parfum de la liberté ? « J'organise mes journées comme je le veux, sans avoir à prendre en compte quelqu'un qui aimerait bien autre chose à la place, et c'est profondément libérateur (…) Je me félicite d'avoir placé mon bien-être au premier plan plutôt que de chercher à répondre aux attentes de la société et aux injonctions à être en couple. Quand je ne télétravaille pas, je profite de mon temps pour me préparer de bons petits plats et laisser libre cours à ma créativité. » se félicite Coline.

 

Et les timides alors ?

Eh bien pour les timides, les hypocondriaques et autres pudiques, rencontrer sa moitié masquée n’est pas non plus impossible. Mais il faut pour cela savoir se réinventer. A la sortie du premier confinement, Louisa Amara n'a pas renoncé. À 40 ans, elle a recontacté des hommes qu'elle soumet alors à un questionnaire méticuleux. "Est-ce que tu as été malade ? Est-ce que tu as eu des symptômes ?", explique la créatrice du podcast Single Jungle destiné aux célibataires. Aujourd’hui, c'est sur les appli de rencontre qu'elle sonde longuement ses potentiels partenaires avant de les rencontrer, là encore avec des règles strictes. « Je m’autoriserais pas à toucher quelqu’un après un premier rendez-vous ; j’attendrais plusieurs semaines ». Saine prudence qui pourrait cependant faire fuir les prétendants.

Pour Sélim Niederhoffer, coach en séduction, le virus a changé la donne mais des stratégies existent pour se montrer séduit : « Pour ceux qui avaient du mal à communiquer là, avec le Coronavirus, c’est encore plus lourd. C’est un peu comme si on rajoutait un tour de cadenas à leur blocage déjà existant (…) mais en se montrant attentif, attentionné, on peut faire remarquer à l’autre qu’il nous plait ».

Tant pis si je rate l’homme de ma vie car en fait l’homme de ma vie il respectera les gestes barrières

Louisa

Oui des solutions existent et l’amour survit à toutes les situations, même les plus inattendues. Mais dans ce contexte dégradé quid des vieux-couples comme le langage populaire les désigne ? Comment, pour eux, l’amour survit et s’entretient-il donc après des décennies de ménage ?

Vieux couples, jeunes cœurs

Lucienne et Gilbert se sont rencontrés lors d’un bal en 1970. Et ils gardent toujours un souvenir ému de leur rencontre. C’est ce qui les prémunis de ce nouvel intrus qu’est le virus : « Ce coronavirus s’est invité dans toutes les familles et il n’y pas un jour où on y pensera pas. », déplore Lucienne. « Ça fait 50 ans qu’on est en couple et désormais 24h/24 ensemble. On se supporte », renchérit Gilbert. « On méritait une médaille ! » reprend le couple en cœur ! Si le temps change la nature de l’amour, il reste bien présent, fort de la confiance et de l’attachement que permet le temps long.

La vraie difficulté c’est l’absence de perspectives

Le virus ne semble pas peser grand-chose dans toute cette gamme émotionnelle, surtout chez ceux qui ont patiemment construit leur relation. En réalité, « La vraie difficulté c’est l’absence de perspectives », conclue Lucienne. Alors, pour ces épicuriens à la retraite, le plus difficile est de sentir que le temps s’écoule sans pouvoir continuer à déployer son amour et les projets qui vont avec. Sortir et faire des choses à deux devient plus complexe et moins enthousiasmant.

Désormais habitués aux différentes mesures sanitaires, les amoureux de ce pays auront l’occasion en 2021 de choisir leur modus operandi ou de se laisser guider par le virus de l’Amour. Car à la fin c’est toujours lui qui gagne. 

En 2021, comment aime-t-on en France ? La réponse dans L'Amour Au Pays, collection documentaire de France 3 régions. Douze films, comme autant de lettres d'amour.
Lundi 15 février 2021 à 22h55 sur F3

  • Le cœur au centre de France Ortelli et Mathilde Terrier France 3 Centre-Val de Loire et Flair Productions
  • Amoureux de Marianne de Negar Zoka France 3 Bretagne et Via Découvertes Films
  • L’éveil du désir de Anaïs Feuillette France 3 Nouvelle Aquitaine et Tamara productions / 13 Productions
  • La longue route de sable de Vanessa Bonnet, France 3 Pays de la Loire et Abacaris Films / Arnaud de Mézamat
  • L’amour au temps du Covid de Antoine Rivière France 3 Occitanie et Flair Productions
  • Comment te dire adieu ? de Fanny Fontan et Romain Fiorucci France 3 Paris Île-de-France et 13 Productions
  • L’amour n’a pas d’âge de Fabio Falzone France 3 Bourgogne Franche-Comté
  • Corsica, la vapeur des soupirs de Angelina Risterucci et Charles Dubois France 3 Corse et Mecanos Production
  • Les amours d’une vie de Cédric Leprettre et Basile Rose France 3 Normandie et J2F Productions
  • Le temps d’aimer de Coline Gros France 3 Provence-Alpes Côte d’Azur et 13 Productions
  • Pour la vie de Anne-Claire Dolivet France 3 Hauts-de-France et KMBO
  • Se dire oui de Martine Delumeau France 3 Grand Est et Caméra one

 

 

 

 

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