Elles ont envahi les trottoirs de nos villes posant désormais de sérieux problèmes de sécurité. Pour mettre fin au flou juridique qui a permis ce développement chaotique, les villes contre-attaquent pour tenter de limiter leur présence et l’État vient d’annoncer une nouvelle loi.
Paris, Nantes, Toulouse, Marseille, Cagnes-sur-Mer ou encore Lyon, partout l’exaspération grandit face à l’invasion de trottinettes électriques en free floating. A Lyon par exemple, 8000 engins seront déployés d’ici le mois de juin, alors que de nombreux habitants de la métropole se plaignent déjà du nombre de trottinettes qui jonchent les trottoirs. Inesthétiques et dangereuses, notamment pour les personnes âgées et les déficients visuels.
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— Lyon à Vélo (@LyonAVelo) 13 mars 2019
Réguler le phénomène
Face à la colère des riverains et des commerçants, face aussi aux nombreuses pétitions et appels au boycott sur les réseaux sociaux, la mairie envisage sérieusement de mettre en place une taxe de 30 euros par an et par trottinette et d’interdire leur circulation sur les trottoirs. Des mesures identiques vont être prises dans la capitale où la taxe pour occupation de l’espace public devrait couter aux opérateurs entre 50 et 65 euros par trottinette et par an. Les villes envisagent aussi désormais d’interdire le stationnement sur les trottoirs avec amende à la clé. Trottinettes mal garées : Paris et sa police municipale passent à l'action !
— Paris (@Paris) 29 avril 2019
Respectons l'espace public ! Il appartient à tous !
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Nouvelles règles
Le flou juridique autour de ces nouveaux "engins de déplacement personnel motorisé" (EDPM) comme les trottinettes électriques, monoroues, gyropodes ou hoverboards, a permis leur expansion très rapide et un peu anarchique. Si le gouvernement reconnaît que ces EDPM répondent à un besoin de mobilité, il y avait urgence à légiférer sur leur utilisation. Un décret en préparation doit instaurer à partir de septembre 2019 de nouvelles règles comme l’interdiction de circuler sur les trottoirs déjà prise dans plusieurs villes, sauf si un maire l’autorise, ce qui parait peu probable, tant les accidents se multiplient entre piétions et trottinettes. L’amende a été fixée à 135 euros.Autres mesures, l’interdiction de circuler avec un EDPM dont la vitesse excède les 25 km/h et l’obligation d’emprunter les pistes cyclables si elles existent, ou les routes limitées à 50 km/h. L’âge minimum pour conduire est fixé à huit ans, l’usage d’écouteurs est interdit et le casque obligatoire jusqu’à douze ans comme pour le vélo. Enfin monter à deux, ou plus, sur une trottinette sera également interdit.
Les #trottinettes électriques entrent dans le code de la route !
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) 4 mai 2019
✅ Notre objectif : un développement en toute sécurité pour les utilisateurs et les autres usagers.
⬇️ Préparez-vous aux nouvelles règles de circulation. https://t.co/CUPe3DqCGx pic.twitter.com/lfTIqAVFyx
D’autres encouragent son utilisation
C’est le cas de Marcq-en-Barœul dans le Nord, épargnée par les grands opérateurs, où le maire a lui décidé de subventionner l’achat de trottinettes électriques par ses administrés à hauteur d’un quart du prix. Une décision assumée pour réduire l’utilisation de la voiture sur les courts trajets et donc la pollution. Une subvention importante conditionnée à la signature d’une charte.Il y a un casque à mettre, un gilet à mettre, des pistes cyclables à utiliser et non pas les trottoirs" souligne-t-il. "Je demanderai à chaque personne, (...) pour pouvoir bénéficier de la prime, qu'elle vienne signer une charte de bonne usage." Bernard Gérard, maire (LR) de Marcq-en-Barœul