Hydroélectricité: quand la houille blanche reprend du service en Isère

L'expression "la houille blanche" fait penser à une roche utilisée pour produire de l'énergie. En fait, c'est par opposition au charbon qu'on l'a ainsi baptisée au XIXe siècle. Il s'agit de l'énergie produite par les chutes d'eau. Une activité qui a de nouveau pignon sur cours d'eau.

Les automobilistes qui passent sur l'A41 toute proche ne le savent sûrement pas. Les skieurs qui glissent au-dessus, sur les pentes des Sept-Laux, encore moins. Sur le territoire de la petite commune de Laval, en Isère, la société Serhy a mis en service une centrale hydroélectrique en 2012. Six années auront été nécessaires pour faire sortir le projet… de l'eau. Cinq millions plus tard, l'installation permet de fournir l'équivalent de la consommation électrique de 6.700 habitants.

A deux pas, toujours au pied du massif de Belledonne, Gaz et Electricité de Grenoble vient de faire construire une nouvelle centrale hydroélectrique, à Villard-Bonnot. Elle pourra produire 14GWh par an, soit de quoi fournir de l'électricité à 11.700 habitants! Un nouvel outil pour remplacer plusieurs installations devenues obsolètes.

Et si la houille blanche faisait un retour en force dans les Alpes du nord. On ne l'a jamais totalement abandonnée puisque l'hydraulique est de loin la première énergie renouvelable en France. Mais en Isère, le schéma d'exploitation de cette puissance hydroélectrique a toujours été particulier avec une multitude de petites centrales souvent accoudées à l'industrie papetière. Ce fut le modèle développé par Aristide Bergès, à la fin du XIXe siècle, lorsque l’homme réalisa que la vallée du Grésivaudan était l’endroit idéal pour implanter une usine de fabrication de pâte à papier. Il y avait la force de l’eau et le bois. Sa maison-musée de Lancey témoigne de ce passé glorieux. 

Les papetiers ne sont plus très nombreux, à part ceux qui ont misé sur des productions spécifiques, mais la houille blanche demeure. Une source inépuisable d'énergie au pied des montagnes.

Reportage Xavier Schmitt et Antoine Marnas