C'est ainsi depuis 9 ans, les étudiants de Grenoble en première année de médecine ont droit à des heures d'enseignement via un DVD. Il s'agit de remplacer les fameux cours magistraux. Cette "révolution" pédagogique aurait permis d'améliorer les conditions d'apprentissage.
En cette première semaine de septembre, 1.600 élèves vont fait leur rentrée à la fac de médecine. Une rentrée étalée sur deux jours, en raison du nombre. Et pourtant, au bout du compte il y aura peu d'élus. Fin mai, ils ne seront que 172 à passer en 2e année de médecine. 200 autres poursuivront leurs études en pharmacie, en odontologie, en kinésithérapie... Le numerus clausus sera passé par-là!
Les plus obstinés choisiront la case redoublement: 1/3 de l'effectif annuel est composé de redoublants. De quoi être dégoûté après une année de bachotage! Car, de tout temps, c'est bien ce que les étudiants ont reproché à la première année de médecine, on leur demande d'apprendre par coeur, sans forcément comprendre. Depuis 2006, l'Université Joseph Fourier dit avoir améliorée les choses pour lutter contre l'échec, grâce à un DVD. Les étudiants accèdent ainsi à tous les cours magistraux et peuvent poser des questions à leur professeurs via Internet. Ils bénéficient enfin d'un suivi pédagogique en petits groupes.
Neuf ans après le lancement du fameux DVD, les profs l'affirment, les résultats sont meilleurs. Pour preuve, un chiffre: 50% des reçus en 2e année sortent tout juste du bac. Il leur a fallu tout de même travailler près de 60 heures chaque semaine pour y arriver!
Reportage Jean-Christophe Pain et Dominique Semet
L'ambition de donner à tout le monde les mêmes chances de réussite semble en partie atteinte. Revers de la médaille, la solitude. Les étudiants passent leur temps à retranscrire les cours. Certains mutualisent leur prise de notes, mais la plupart du temps grattent à leur bureau en se repassant le DVD en boucle. Depuis le début, des étudiants regrettent aussi le ton de certains profs qui débitent "leur cours à la hache". Les plus carabins regrettent enfin la disparition de l'ambiance des amphis. Une autre époque en effet.