En première instance l'inspectrice du travail et le lanceur d'alerte avaient été condamnés pour avoir violé le secret professionnel et pour recel de documents confidentiels appartenant à la société Tefal. Ils sont rejugés en appel ce mercredi 14 septembre.
Toute la journée devant le palais de justice de Chambéry, un rassemblement avait lieu pour dénoncer ce procès en appel. Une forte mobilisation intersyndicale, près de 200 personnes.
Les syndicats demandent la relaxe de Laura Pfeiffer, inspectrice du travail, et de l’ex-salarié de la société Tefal basée à Rumilly. En décembre 2015, ils avaient été condamnés à 3.500 euros d’amende avec sursis et à l’inscription de leur condamnation sur leur casier judiciaire.
Reportage Bernard portugal, Didier Albrand, Pierre Maillard:
A l'intérieur du palais de justice, Laura Pfeiffer a réaffirmé avoir "simplement fait son travail". Lors du premier procès,elle s'était défendue en expliquant qu'elle avait agi pour "pour se défendre et défendre sa profession", face aux pressions exercée par Tefal.
Cet après-midi les débats ont duré plus de 5 heures. L'avocat de la société Tefal déplorant notamment que son client ait été malmené selon lui dans cette affaire..
L'avocate générale a quant à elle demandé que les peines signifiées en première instance soient confirmées pour l'inspectrice du travail et le lanceur d'alerte.
Rappel des faits Nicolas Dancot:
Laura Jourdan-Pfeiffer avait été condamnée pour "recel" et "violation du secret professionnel". Le 16 octobre dernier, elle s'était défendue en expliquant qu'elle avait agi pour "pour se défendre et défendre sa profession", suite aux pressions de Tefal.
L'informaticien de Tefal, Christophe M., licencié depuis, avait également été condamné à 3.500 euros avec sursis, pour "atteinte au secret des correspondances" et "accès frauduleux".
Pour leurs soutiens, il s'agit d'une remise en cause du droit d'alerte. L'histoire est quasi sans précédent, celle d'une grosse entreprise, pesant plusieurs milliers de salariés, qui attaque en justice une fonctionnaire parce qu'elle remet en cause son organisation du travail.