L'année 2014 restera dans les annales. Jamais autant de parcs à thème, d'attractions et de spectacles n'ont été lancés en Europe et les investissements ont atteint un record, dans un secteur où ils sont vitaux.
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Rien que pour de nouveaux manèges, plus de 500 millions d'euros ont été investis, indique l'IAAPA, l'association internationale du secteur. C'est "sans précédent", selon Karen Staley, la vice-présidente des activités européennes. L'Europe compte environ 300 parcs, concentrés surtout dans quatre pays: Royaume-Uni, France, Allemagne et Espagne. Le champion de l'investissement cette année, c'est Disneyland Paris. Le numéro un européen du secteur inaugure début juillet une méga-attraction "Ratatouille" et tout un quartier dans son Walt Disney Studio pour plus de 200 millions d'euros, du jamais vu en Europe. La concurrence s'active aussi même si ses investissements n'ont rien du gigantisme de Disneyland, qui avait déjà déboursé plus de 100 millions d'euros pour la Tour de la Terreur en 2008. "Ce n'est pas la course aux armements...", dit à l'AFP Dominique Hummel, le patron alsacien du Futuroscope. Pour 6 millions d'euros, le parc cinématographique près de Poitiers a lancé juste avant Noël sa "Machine à voyager dans le temps", une animation autour des Lapins Crétins.
"Arthur au Royaume des Minimoys" à Europa Park
L'allemand Europa Park, numéro 2 européen avec près de 5 millions de visiteurs en 2013, a lui lancé début avril sur 8.000 m2 sa plus grande attraction indoor depuis son ouverture en 1975, "Arthur au Royaume des Minimoys", en collaboration avec Luc Besson. Nouveau spectacle, nouveau décor, nouvel hôtel 4 étoiles, nouveau restaurant...Le Puy du Fou en Vendée investit 20 millions d'euros en 2014, après déjà 10 millions en 2013.Au programme aussi, de nouvelles montagnes russes en Autriche, en Allemagne, en Norvège, en Suède et jusqu'au petit parc français Nigloland, installé entre Troyes, Auxerre et Dijon, qui s'est offert l'un des plus importants grand 8 d'Europe en avril, pour 8 millions d'euros, son record personnel. Les thématiques ne manquent pas. Quartier Viking au Danemark, thème "Angry Birds" en Grande-Bretagne, espace aquatique de 30.000 m2 au Parque Warner à Madrid, rivière sauvage interactive et thème "Angkor" au parc espagnol Port Aventura, Alligator Baie au PAL en France, "Forêt d'Idéfix" pour les petits chez Astérix...
Un parc aérien Petit Prince en Alsace
Trois naissances sont aussi prévues en 2014: à Sotchi sur le site des JO, à Rome (Cinecitta) et en Alsace, où un parc "aérien" ouvre en juillet sur la thématique du Petit Prince. En attendant Spirou en 2015 près d'Avignon. Pourquoi tant d'effervescence? Parce que les parcs de loisirs attirent: plus de 150 millions de touristes internationaux en fréquentent chaque année pendant un séjour à l'étranger. En France, c'est 30 millions de visiteurs et un chiffre d'affaires d'environ deux milliards d'euros. Parce qu'innover est "nécessaire pour capter des clients toujours plus zappeurs", explique Sophie Huberson, déléguée générale du syndicat français du secteur, le Snelac. Les Lapins Crétins ont "boosté la fréquentation" de 15% depuis la réouverture du Futuroscope en février, dit son patron, qui table sur une "croissance à deux chiffres" cette année. Troisième raison: investir est "impératif pour rester rentable", explique Mme Huberson. "Les parcs qui renouvellent leur attractivité améliorent leur rapport qualité/prix. C'est un cercle vertueux: les investissements augmentent l'offre, ce qui allonge la durée de visite et intensifie la consommation sur place". Le Zooparc de Beauval, champion des nouveautés, a ainsi doublé sa fréquentation en quatre ans et franchi le million de visiteurs. Les parcs qui ajoutent des hébergements sont souvent gagnants, relève Mme Huberson. Les 30 lodges ouverts récemment au PAL affichent complet pour 2014. In fine, "les parcs réinvestissent entre 8 et 25% de leur chiffre d'affaires chaque année", dit la patronne du Snelac. La stratégie au Futuroscope le confirme. "Chez nous, c'est la règle du 10-20-60: on investit 10% de notre chiffre d'affaires pour renouveler 20% du contenu et obtenir 60% de taux de revisite", explique Dominique Hummel. L'habitude, c'est "une nouveauté tous les trois ans". Pour doper le Marineland d'Antibes, principal parc aquatique d'Europe, son propriétaire espagnol Parques Reunidos veut injecter 30 millions en trois ans. En une décennie, le Futuroscope a, lui, investi plus de 80 millions d'euros.