Les élus alsaciens largement opposés à une fusion Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne

Les députés PS se sont accordés mardi matin sur une nouvelle carte de réforme territoriale avec 13 régions, au lieu de 14 initialement prévues, prévoyant la fusion des régions Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. Depuis les réactions des élus affluent.

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Cette carte, proposée par les responsables PS du texte dans la perspective du débat à l'Assemblée sur la réforme des régions à partir de mardi soir, comprend aussi une fusion Poitou-Charentes-Limousin-Aquitaine. Le Centre resterait seul, alors qu'il devait être rattaché à Poitou-Charentes. De même, les Pays-de-la-Loire et la Bretagne resteraient deux régions à elles seules. Cette carte a été largement adoptée mardi matin lors de la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée, en présence du Premier ministre Manuel Valls, malgré des insatisfactions exprimées par certains députés PS. 

Réactions des présidents de région en Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne


Roland Ries "hostile" à cette fusion à trois

La réaction  de Philippe Bies, député (PS) du Bas-Rhin

Philippe Bies, député (PS) du Bas-Rhin


Des élus alsaciens UMP et PS contre la nouvelle carte des régions

Des élus alsaciens, de droite comme de gauche, ont manifesté mardi leur opposition à la nouvelle carte des régions proposée mardi par les députés PS, qui ont ajouté
la Champagne-Ardenne à l'ensemble Alsace-Lorraine. 

"Cela me fait bondir, d'abord parce que le projet de grande région qui est ainsi construit amène la région à devenir quelque chose qui ne peut plus respecter la proximité", a déploré le président UMP de la Région Alsace, Philippe Richert.


Pour M. Richert, favorable à la fusion Alsace-Lorraine, l'ajout de la Champagne-Ardenne donnerait à la Lorraine la position centrale dans le nouvel ensemble, avec un "affaiblissement de Strasbourg" comme siège potentiel. "Aujourd'hui on voit bien que le gouvernement, que les parlementaires de la majorité, la seule chose qui les intéresse, c'est leurs petits jeux de dominos", a-t-il lancé au micro de France Bleu Alsace, regrettant que l'avis des élus locaux n'ait pas été respecté.

Deux députés PS alsaciens, Philippe Bies et Armand Jung, ont aussi fait part de leur opposition à la nouvelle carte des régions, adoptée mardi par leurs collègues en présence et avec le soutien du Premier ministre Manuel Valls. Favorables eux aussi à la fusion de l'Alsace avec la Lorraine, ils ont déploré cette modification intervenue "pour d'obscures raisons". "Nous allons consacrer les prochaines heures à trouver une solution alternative qui permette de revenir au schéma initial", ont-ils affirmé.

Une solution alternative mais pas une Alsace isolée : la réaction de Philippe Bies et Armand Jung (députés PS)

Nous souhaitons, au préalable, rappeler notre soutien au projet initial de fusion entre l’Alsace et la Lorraine et marteler que nous ne voulons pas d’une Alsace isolée. Ce matin, lors de la réunion de groupe des Députés socialistes, à l’Assemblée nationale, une nouvelle version de la carte des régions françaises a été dévoilée et adoptée. Pour d’obscures raisons, cette carte modifiée prévoit désormais la fusion de l’Alsace-Lorraine avec la Champagne-Ardenne.

Lors de cette réunion, par la voix de Philippe BIES, nous avons rappelé notre position commune pour une fusion de l’Alsace et de la Lorraine. Par ailleurs, nous avons logiquement voté contre cette nouvelle proposition qui modifie la configuration à l’Est, où il y avait pourtant non seulement un accord entre les Présidents des Régions Alsace (UMP) et Lorraine (PS), mais aussi un consensus affiché entre les socialistes d’Alsace et de Lorraine, réunis le 22 juin dernier à Phalsbourg.

A l’heure qu’il est, nous ne pouvons nous satisfaire de la situation engendrée par le vote du groupe socialiste. C’est pourquoi, nous allons consacrer les prochaines heures à trouver une solution alternative qui permette de revenir au schéma initial.


De plus, nous nous battrons pour que le Gouvernement confirme le rôle et la place de Strasbourg comme capitale économique, administrative et politique de cette nouvelle grande région.

Mathieu Cahn, Premier Secrétaire Fédéral du PS 67, souhaite une "Euro-Région Alsace-Lorraine "

En juin dernier, le Président de la République a ouvert la voie d’une réforme territoriale d’ampleur qui doit avoir pour objectif de faire entrer notre pays dans une nouvelle ère de la décentralisation. Alors que s’ouvre le débat parlementaire à l’Assemblée Nationale sur la définition des nouvelles limites des périmètres des régions, les maîtres-mots doivent être cohérence et efficacité. La région Alsace et la région Lorraine partagent une histoire et une proximité de vie commune.

A l’heure de la concurrence des territoires à l’échelle européenne, le statu quo et l’immobilisme ne peuvent aboutir qu’au repli sur soi d’une Alsace seule. Il est aujourd’hui nécessaire de dépasser le repli régionaliste frileux qui ne saurait en aucun cas constituer une réponse alternative adéquate et pertinente.

Un regroupement des régions Alsace et Lorraine formera une Euro-Région plus forte, plus attractive et mieux armée pour faire face aux enjeux économiques et répondre à un service public de qualité, tout en conservant une proximité d’action au quotidien.


Fortes de leur histoire d’ouverture sur l’Europe, nos régions ne peuvent pas être au final une variable d’ajustement de la carte nationale.

La nouvelle Euro-Région composée par l’Alsace et par la Lorraine est un point d’équilibre cohérent à l’échelle des territoires de vies européens, qui doit être préféré à la création d’une vaste région regroupant en plus la Champagne-Ardenne.



La proposition des députés PS (15/07/2014)




Le nombre de régions en métropole passerait donc de 22 à 13 (Corse comprise) et non 14 dans le projet du gouvernement. Le projet voté en commission de l'Assemblée la semaine dernière prévoyait une région Nord-Pas-de-Calais inchangée et des fusions Picardie-Champagne-Ardenne, Limousin-Aquitaine et Centre-Poitou-Charentes. L'Assemblée doit se pencher jusqu'à vendredi sur ce premier volet de la réforme voulue par François Hollande, qui a pour ambition de "transformer pour plusieurs décennies l'architecture territoriale de la République". La nouvelle carte devrait être portée par un amendement du groupe PS.

Vallini : la carte proposée par les députés PS va "dans le bon sens"

Le secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale, André Vallini, a estimé mardi que la nouvelle carte régionale proposée par les députés socialistes allait "dans le bon sens". "Les trois propositions faites par le groupe socialiste ont leur cohérence, elles me semblent aller dans le bon sens", a-t-il déclaré devant la presse, avant l'ouverture du débat à l'Assemblée sur la réforme des régions à partir de mardi soir.

une fusion Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne est "une éventualité à prendre en compte"


(...) Sur le droit d'option des départements, qui pourraient dans un second temps changer de région, cet élu de l'Isère a indiqué qu'il souhaitait "l'assouplir" pour "rendre
moins difficile" ces changements, par la suppression du principe d'une consultation populaire et peut-être une majorité qualifiée dans les assemblées revue à la baisse.
"Le gouvernement a toujours dit qu'il était très ouvert à l'évolution de la carte régionale" et "la carte du gouvernement n'est pas à prendre ou à laisser", a insisté le secrétaire d'Etat, faisant part de son "plus grand respect du Parlement et de ses prérogatives". Jugeant le "dialogue constructif entre le gouvernement et le Parlement", M. Vallini a appelé "chacun, de droite comme de gauche, de quelque région qu'il soit, à apporter sa contribution" au débat pour bâtir "une carte régionale pour les 50 ans qui viennent".
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