Les pilotes de la compagnie aérienne Lufthansa poursuivaient mardi une grève entamée lundi, et étendue désormais aux liaisons long-courrier, presque toutes annulées au départ et à l'arrivée de Francfort.
La grève, la neuvième depuis avril au sein du groupe Lufthansa, a commencé lundi en milieu de journée et touché d'abord les vols court et moyen-courrier.Elle est étendue depuis mardi 06H00 locales (04H00 GMT) aux vols long-courrier, et ce jusqu'à minuit (22H00 GMT). Le mouvement conduira à l'annulation de 1.511 vols sur ces deux jours, dont mardi "la quasi-totalité" des vols long-courrier à Francfort, le hub de la compagnie, et la moitié à Munich (sud), a indiqué à l'AFP mardi matin un porte-parole. En tout, 166.000 passagers sont concernés, a-t-il précisé, mais la situation dans les aéroports était calme, les voyageurs ayant été informés en amont par courrier électronique ou sms.
Lufthansa réussit à maintenir un certain nombre de vols domestiques et moyen-courrier en ayant notamment recours à des pilotes qui occupent d'autres fonctions au sein du groupe. Les pilotes de Lufthansa s'opposent à de nouvelles conditions de fin de carrière. Les négociations avec la direction sont au point mort et depuis fin août les grèves se multiplient, touchant tour à tour la compagnie Lufthansa, la compagnie à bas coûts Germanwings ou les activités de fret de Lufthansa Cargo. Les filiales Swiss et Austrian Airlines du premier groupe aérien européen ne sont pas concernées par le conflit.
En parallèle de ce mouvement, les conducteurs de train, en plein bras de fer avec la direction de la compagnie de chemin de fer Deutsche Bahn sur les salaires, le temps de travail et des questions de représentativité de leur syndicat, ont aussi mené ces dernières semaines plusieurs grèves, dont la dernière samedi et dimanche a profondément perturbé le trafic, au début des vacances d'automne dans une grande partie du pays.
Dans un entretien au tabloïd Bild mardi, le ministre fédéral des Transports Alexander Dobrindt estime que "l'économie pâtit" de ces grèves répétées. "Nos axes de transport sont le système nerveux de notre pays", a-t-il argué, "un blocage prolongé nuirait gravement à la conjoncture".