La cérémonie organisée ce dimanche 26 avril au camp de concentration du Struthof a été marquée par plusieurs moments de forte émotion, notamment au moment du discours de Robert Salomon, ancien résistant et déporté qui a lancé un vibrant appel à l'Europe de "la paix" et de "la liberté"
Plusieurs moments d'émotion ont marqué cette 70e cérémonie de la libération des camps, célébrée ce dimanche au Struthof. Après l'inauguration de deux plaques en hommage aux 86 juifs et aux 4 tziganes gazés dans le camp, l'aumônier des armées et une jeune fille de la communauté tzigane ont entonné deux chants en leur honneur. Le discours prononcé par Robert Salomon, ancien résistant et déporté au camp du Struthof, a été le point d'orgue de cette cérémonie.
Ému aux larmes, entouré de ses deux petits-fils, il a rappelé l'"enfer" des camps, où était pourtant née une solidarité européenne entre déportés, interpellant alors les représentants européens présents : "Vous avez la possibilité de faire ce que la vieillesse nous retire." Après son discours emprunt d'humanisme, en faveur de la "paix et de la liberté", la délégation s'est levée pour le saluer.
"Cet endroit avant la guerre était un paysage de paix, de repos, de promenade ou de ski pour la population alsacienne. Bien vite, ces lieux devinrent un enfer, l'enfer d'Alsace, haut lieu de terreur, de pleurs, de douleurs, de travail exténuant par tous les temps", a relaté Robert Salomon, âgé de près de 90 ans, à propos de l'horreur vécue dans le seul camp de concentration construit par les nazis sur le territoire français.