Environ 130 personnes se sont réunies ce dimanche devant le Conseil de l'Europe de Strasbourg pour exprimer leur opposition à la réforme territoriale qui va marier l'Alsace à la Lorraine et la Champagne Ardenne. Des manifestants qui n'ont pas pu former une chaîne humaine autour du bâtiment.
Après les filles, les garçons ! Samedi, une quinzaine d'Alsaciennes ont nettoyé les vitres du conseil régional d'Alsace dans l'après-midi pour dénoncer la fusion des régions. Ce dimanche, une autre opération médiatique était organisée par des opposants à la fusion des régions.
A l'appel du collectif des Alsaciens réunis, les manifestants, main dans la main et bâillon sur la bouche, ont formé une "chaîne humaine" devant le siège de l'organisation paneuropéenne, dont ils souhaitent obtenir le soutien dans leur contestation de la nouvelle carte des régions françaises, qui doit entrer en vigueur en 2016.
Des délégations venues de Franche-Comté et de Lorraine étaient également présentes, pour dire leur opposition au redécoupage territorial qui incluent leurs régions,comme l'Alsace, dans de nouvelles entités plus vastes.
La Franche-Comté est ainsi appelée à former une nouvelle région avec la Bourgogne, tandis que l'Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne seront réunies.
Les Alsaciens se "sentent meurtris et humiliés par cette suppression pure et simple de notre région", a lancé sous les applaudissements Frédéric Turon, porte-parole du collectif à l'origine de la manifestation.
Selon ce collectif, la France, avec son redécoupage des régions, a "ignoré purement et simplement" la Charte européenne de l'autonomie locale, un traité signé par Paris dans le cadre du Conseil de l'Europe.
Ce texte prévoit que, "pour toute modification des limites territoriales locales", les collectivités locales concernées "doivent être consultées préalablement, éventuellement par voie de référendum là où la loi le permet".
Le collectif des Alsaciens réunis, à l'origine d'une pétition demandant en vain un référendum en Alsace, a déposé avec ses homologues du Mouvement Franche-Comté une plainte devant un organe du Conseil de l'Europe. Les militants espèrent que l'organisation européenne va appuyer leurs revendications, en constatant une violation par la France de la Charte européenne de l'autonomie locale.
Une délégation du Conseil de l'Europe doit effectivement rencontrer des représentants des autorités françaises du 26 au 29 mai, dans le cadre du suivi régulier du respect de ce texte contraignant par tous les Etats signataires. "C'est une visite qui était déjà prévue" avant le dépôt des plaintes des mouvements régionalistes, a précisé une membre de cette délégation européenne. Mais Paris sera néanmoins interrogé sur leurs griefs, a-t-elle ajouté, indiquant qu'un rapport et des recommandations seraient rédigés à l'issue de cette visite.