EDF annonce qu'il étalera la fermeture temporaire des 5 réacteurs français jusqu'à la mi-janvier pour vérification, ce que demande l'ASN. Concernant Fessenheim, dont le second réacteur est déjà stoppé, aucune production ne pourra être assurée entre ces deux dates.
EDF accumule les ennuis. La centrale de Fessenheim en particulier. L'Autorité de sûreté nucléaire va demander à l'entreprise des contrôles de sécurité. Dans la ligne de mire, la résistance des fonds des générateurs de vapeurs des réacteurs de cinq centrales nucléaires dont le réacteur numéro un de Fessenheim. Conséquence directe pour la plus vieille centrale de France qui a déjà stoppé son réacteur numéro deux : l'arrêt total pendant un peu plus de trois semaines, du 10 décembre au 3 janvier 2017.
Certains fonds de ces générateurs (voir infographie ci-dessus) fabriqués par Areva ou par JCFC, au Japon, pourraient présenter une zone de concentration importante en carbone qui fragiliserait la pièce.
La colère des anti-nucléaires
Pour l'association Stop fessenheim, ces révélations sont très graves. Non seulement pour la sûreté de l'installation mais, en plus, l'ASN se serait basée uniquement sur des documents fournis par Areva et pas sur des expertises réélles de matériaux. Greenpeace, elle, prévient que "la confiance est rompue avec EDF et c'est à l'ASN de procéder aux contrôles des pièces défectueuses sur l'ensemble des sites concernés par des anomalies".
EDF se veut rassurant
"Nous avons envoyé un dossier technique, en date du 7 octobre, qui justifie le fonctionnement en toute sûreté" de ces 12 réacteurs, a expliqué un porte-parole à l'AFP.
Dans un communiqué, la ministre de l'Energie, Ségolène Royal, précise avoir "proposé au président de l'ASN que la présentation des éléments ayant fondé la décision annoncée aujourd'hui soit à l'ordre du jour de la prochaine réunion du Haut comité pour la transparence et l'information sur la sûreté nucléaire (HCTISN) afin d'assurer l'information des parties prenantes sur les décisions prises".
Prévu de longue date, le CCE sur la fermeture définitive de la centrale de Fessenheim, organisé mercredi prochain, au siège d'EDF, à Paris, devrait être mouvementé. Si une anomalie devait être détectée pendant les tests sur le réacteurs numéro 1. Il faudrait encore plusieurs mois de travaux pour remplacer l'ensemble du réacteur. Le réacteur numéro 2, lui, ne serait pas remis en activité avant le printemps prochain.