L'Assemblée nationale examine depuis 6 jours le projet de loi d'avenir de l'agriculture. Le texte vise à renforcer la compétitivité des filières (agriculture, agroalimentaire et forêt) tout en prenant le tournant de l'agroécologie. Un texte contesté. Germinal Peiro en est le rapporteur. 

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Le débat parlementaire se poursuit encore aujourd'hui avant un vote prévu le 14 janvier.


Si les députés du Front de gauche se disent plutôt favorables au texte, les députés EELV n'ont pas encore décidé s'ils voteront pour. Car ils attendent "un tournant écologique et social et pèseron(t) pour cela dans les débats", a déclaré la députée périgourdine Brigitte Allain, porte-parole du groupe sur ce texte.

"Un choix politique en faveur de la transition écologique et sociale doit être assorti d'objectifs clairs en matière de lutte contre l'artificialisation des terres, de maîtrise des enjeux énergétiques  liés à la biomasse et méthanisation, de refus des OGM, méga-fermes et de protection du vivant, des animaux aux semences paysannes", énumère le groupe dans un communiqué.

De leur côté, les députés UMP déplorent "un texte où il n'y a aucune ambition". "C'est le renoncement complet à une vocation économique de notre agriculture", a tonné leur président Christian Jacob, lui-même ancien agriculteur et responsable syndical agricole.

Les députés UDI préviennent quant à eux qu'ils voteront contre ou s'abstiendront en fonction des débats. Pour leur porte-parole Jean-Christophe Lagarde, "ce projet n'a pas l'ambition nécessaire, il n'y a aucune mesure pour renforcer la compétitivité de l'agriculture française".

Des griefs que semblent partager les agriculteurs de la FNSEA qui estiment que la loi ne traite pas assez de l'urgence. "Le ministre va faire une loi qui va traiter un certain nombre de sujets" : les statuts des exploitations, des interprofessions, le problème du foncier agricole, énumère le président de la FNSEA Xavier Beulin, mais "la loi n'apportera pas de réponses concrètes sur les sujets d'urgence".

 

"Non" à l'élevage industriel

Les agriculteurs du principal syndicat agricole, avec tous les membres du Conseil de l'agriculture française ainsi que les coopératives agricoles (Coop de France), ont choisi hier, jour symbolique, pour lancer une initiative parallèle.
Ils souhaitent organiser des Etats généraux, avant le Salon de l'agriculture fin février à Paris, pour redonner des perspectives à l'agriculture française. Ils y ont invité le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, dont ils attendent des réponses "claires" sur un certain nombre de sujets dont la simplification administrative et fiscale et le coût du travail.

 

" Je suis prêt à avoir une discussion sur les objectifs stratégiques sous la forme d'Etats généraux, mais je trouve cette annonce un peu bizarre alors que (...) j'avais déjà largement anticipé sur la question de la compétitivité et des objectifs stratégiques " en demandant à FranceAgrimer de plancher sur le sujet, a réagi Stéphane Le Foll.

Par ailleurs, le début de l'examen de cette loi a aussi été marqué par un rassemblement contre l'élevage industriel devant l'Assemblée, à l'appel d'un autre syndicat agricole, la Confédération paysanne (minoritaire), avec des associations de protection des animaux (L214, CIWF) ou de l'environnement (Agir pour l'environnement).

 


"Ce que je souhaite, c'est faire évoluer les textes pour cadrer beaucoup mieux, qu'il y ait des maximums de tailles d'ateliers (d'exploitations, ndlr) et favoriser l'installation de plus petites unités de type familial, dont on sait aujourd'hui que ce sont celles qui sont les plus rentables et les moins coûteuses", a promis aux manifestants la députée EELV Brigitte Allain, qui proposera des amendements en ce sens.


A revoir Germinal Peiro qui présente la loi devant l'Assemblée nationale : 

 

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