Véritable menace pour la biodiversité des milieux aquatiques, l’écrevisse de Louisiane est devenue la bête noire du milieu naturel sensible de la Vauvre, dans l’Allier. Un plan de lutte a été décidé pour stopper son invasion.
Dès l’âge de 6 mois, elle peut pondre jusqu’à 600 œufs par an ! Non seulement l’écrevisse de Louisiane se reproduit beaucoup mais en plus elle a un appétit d’ogre et dévore tout ce qui se trouve à sa portée : végétaux aquatiques, alevins, têtards, libellules, vers, autres écrevisses (même ses congénères), amphibiens… Un véritable fléau pour les milieux naturels sensibles de la Vauvre, dans l’Allier où sa présence a été constatée pour la première fois en 2011. Pour tenter d’enrayer l’invasion, la communauté de communes du Val de Cher et la LPO Auvergne ont décidé de mettre en place un programme de lutte.
Il faut dire que cette écrevisse a un pouvoir de colonisation à nulle autre pareille. Elle est capable de parcourir 4 à 5 km par jour sur la terre ferme. Non seulement, elle creuse des galeries pouvant déstabiliser les berges et générer des problèmes de sécurité, mais de plus elle est porteuse saine d’un champignon (Aphanomyces astaci) appelé « peste des écrevisses » qu’elle peut transmettre aux écrevisses autochtones dites « à pattes blanches ». Au contact de ce champignon, les écrevisses locales peuvent être décimées en quelques jours seulement.
Aussi, un certain nombre d’actions ont été menées et sont encore en cours pour éradiquer ou à défaut contenir la population d’écrevisses de Louisiane dans un périmètre circonscrit. Des piégeages sont réalisés à l’aide de nasses posées sur les berges ; des sandres, prédateurs par excellence, ont également été lâchés. Pour la seule année 2016, près de 450 écrevisses ont ainsi été piégées sur le site de la Vauvre.
Quelques conseils à suivre :
Si la consommation de ces écrevisses ne présente aucun danger, il est impératif de sécher ou désinfecter tout matériel, y compris les bottes, en contact avec les écrevisses pour ne pas propager la peste d’un plan d’eau à un autre.
Dans tous les cas, les écrevisses de Louisiane ne doivent pas être déplacées, ni même introduites dans un lieu qui semble isolé précise la Communauté de communes du Val de Cher qui rappelle que la pêche est strictement interdite dans l’espace naturel sensible de la Vauvre, à Nassigny.
Il est formellement interdit de transporter l’écrevisse de Louisiane vivante. En revanche, il est toléré mais déconseillé de transporter les autres écrevisses (Signal et Américaine).