En France, un millier de familles d’accueil se regroupe au sein d’une association : la Famidac. Celle-ci milite pour une véritable reconnaissance de ce service qui permet d’accueillir personnes handicapées ou retraitées. C'est le cas de cette famille de Brives-Charensac, en Haute-Loire.
Depuis un an, Laure Blée-Villard a abandonné son métier de comptable pour pratiquer l'accueil familial. Pour cela, elle a obtenu un agrément, du Conseil départemental de Haute-Loire. Ce jour-là, elle reçoit chez elle 3 personnes suivies pour des problèmes psychologiques. La première règle, dans la maison, c'est que tout le monde participe.
« Ça permet de trouver un centre d’intérêt, un épanouissement et une satisfaction personnelle et culinaire. Si on a de l’appétit pour manger on a aussi de l’appétit pour vivre ! » affirme cette accueillante familiale.
Ici, chacun a sa chambre et ses propres occupations. Les « accueillis » versent un salaire et participent aux frais de leur séjour, dont la durée n'est pas déterminée à l'avance.
C'est un vrai métier
« Ici je me sens bien. Je sens que ma phase de reconstruction peut démarrer » reconnaît Samir, un ancien cadre, en dépression. « Ici je me projette ce qui n’était pas possible à l’hôpital » insiste-t-il. Lui qui s'est retrouvé là, sur proposition d'une assistante sociale, après plusieurs mois d'hospitalisation.
Une prise en charge plus économique aussi pour la collectivité. Laure et son compagnon, touchent 650 euros par mois pour chaque personne accueillie. Ils ont fait un choix de vie, même s’ils déplorent que leur métier soit vraiment mal reconnu.
« C'est un vrai métier dans le sens où nous sommes des professionnels. On est très entouré par l’extérieur, le monde médico-social. Il est par contre difficile d’en vivre. Nous sommes rémunérés 2h30 par jour pour un travail qui ne s’arrête jamais » explique Laure Blée-Villard.
Les accueillants familiaux voudraient faire reconnaitre leur droit à la formation, leur droit au chômage et demandent une amélioration de leurs conditions de travail. Ils ont même écrit au Président de la République pour cela.