Le faible score de B. Hamon à Villeurbanne (9,15%) complique singuliérement la candidature de Najat Vallaud Belkacem aux législatives. Même si elle appelle aujourd'hui à voter Macron "sans hésitation et sans état d'âme".
"Sans hésitation et sans état d'âme". Dès dimanche soir, Najat Vallaud Belkacem invitait solennellement tous les électeurs à faire barrage au Front National en votant massivement pour Emmanuel Macron". Mais envisage-t-elle du coup l'avenir avec sérénité ? Pas vraiment. La situation qui s'impose à elle au soir du premier tour ne facilite pas son retour en terre lyonnaise. Plus précisément à Villeurbanne où elle est candidate aux législatives.
Najat Vallaud Belkacem est un soutien de la première heure du socialiste Benoît Hamon. Seulement voilà, son candidat finit cinquième à Villeurbanne avec seulement ...9,15% des voix . Loin derrière Emmanuel Macron et Jean Luc Mélenchon qui se disputent la première place avec respectivement 27,7% et 26,4% des voix. Une gauche qui n'est donc pas la sienne , ce qui de fait complique son atterrissage post-gouvernemental sur la métropole de Lyon.
Pour Najat Vallaud-Belkacem, Macron a fait "plus de mal au quinquennat Hollande que Hamon le frondeur" https://t.co/DDiDyH1MGa pic.twitter.com/2twErYFBal
— Le Lab (@leLab_E1) 5 mars 2017
Najat Vallaud Belkacem ne s'est jamais cachée de son hostilité vis à vis d' E. Macron. Elle s'est même livrée davantage en estimant qu' E. Macron avait trahi F. Hollande et voulu ringardiser ses collègues ministres.
Plus globalement, la ministre de l'Education et l'ancien ministre de l'économie ne partagent pas, mais pas du tout, la même conception de la société.
"Quand il était secrétaire général adjoint de l’Elysée, les députés qui l’appelaient pour le consulter sur des amendements étaient systématiquement dissuadés dès qu’il y avait un risque de fâcher le Medef."
Un positionnement manifestement trop libéral à ses yeux et qui fait qu'aujourd'hui le soutien de N. Vallaud Belkacem à E.Macron est davantage dicté par les circonstances que par ses affinités avec l'homme.
Son affichage pendant la campagne aux côtés de Benoît Hamon apparaît dès lors comme une préférence hasardeuse dans cette circonscription, au rapport de forces désormais improbable. Une circonscription dont on dit qu'elle pourrait être réservée à un rival de poids, le très macroniste Bruno Bonnell, porte parole du mouvement "En marche" pour le Rhône. Un représentant de la société civile mais aussi un industriel reconnu du monde des affaires à Lyon qui incarnerait fort bien le renouveau politique tel qu'il est prôné par E. Macron.