En Savoie, les retenues collinaires, c'était le "privilège" des stations de ski. Mais avec la sécheresse récurrente, l'agglomération chambérienne a décidé de s'en doter aussi. Ces bassins d'eau pluviale vont notamment irriguer les vergers. Qui souffrent de plus en plus.
Une "retenue collinaire", c'est un bassin géant pour stocker de l'eau de pluie. Une ressource qui devient incontournable autour de Chambéry.
L'agglomération souffre, depuis 2003, d'un sévère déficit de pluviométrie. En particulier dans le massif de l'Epine, autour de La Motte-Servolex. Cette commune figure parmi les premiers exportateurs de pommes et poires du département.
Michel Sulpice a la chance de posséder une source sur ses terres. Mais depuis plusieurs années, son verger souffre aussi. "Le terrain sèche de plus en plus vite, avec des températures plus élevées et plus de vent !" regrette-t-il.
En 2003, les arboriculteurs et maraîchers ont perdu une bonne partie de leur production. Et, de 2003 à 2016, le Préfet de Savoie a du signer 10 arrêtés sécheresse.
Les agriculteurs du bassin chambérien ne pourront donc plus se passer très longtemps de ces fameuses retenues collinaires. Des ouvrages initiés par les stations de ski pour alimenter les canons à neige sans avoir à puiser dans les cours d'eau.
Intervenants : Michel Sulpice
Arboriculteur, Luc Berthoud
Maire de La Motte-Servolex
Equipe : Gilles Ragris, Dominique Semet, Pierre Maillard
Trois bassins qui vont coûter un million d'euros
Pour la chaîne de l'Epine, 3 retenues sont envisagées. 100 000 m³ au total. De quoi alimenter une dizaine d'exploitations. Et soutenir pas moins de 170 emplois, selon Luc Berthoud, maire de La Motte-Servolex, et Vice-président de Chambéry Métropole chargé de l'agriculture péri-urbaine.
Le projet est dans les tuyaux depuis bientôt dix ans. Le temps nécessaire aux experts pour trouver la meilleure solution. Ce chantier pèse tout de même 1 million d'euros. Son financement pourrait être en grande partie pris en charge par l'Europe, l'Agence de l'eau, la Région et le Département.
La première des 3 retenues pourrait être aménagée sur le site de la Villette (La Motte-Servolex) en 2019. Le projet pourrait mettre fin à une aberration. Aujourd'hui, les agriculteurs doivent parfois utiliser de l'eau potable pour arroser les cultures.