Après l'Espagne, la France a signé un protocole d'accord avec l'Italie permettant la reprise des exportations de bovins 10 jours seulement après le rappel de vaccination. Un soulagement pour les éleveurs, même s'ils redoutent une baisse des cours liée à l'afflux de broutards.
Bloquées depuis plusieurs semaines par la Fièvre catarrhale ovine, les exportations commencent à s'ouvrir à nouveau vers certains pays. Après l'Espagne, la France a signé en fin de semaine dernière un protocole d'accord avec l'Italie permettant la reprise des exportations de bovins 10 jours seulement après le rappel de vaccination.
Une vaccination limitée pour le moment
Éleveur dans le sud du Cantal, André Lacalmontie affirme avoir eu de la chance : la plupart de ses broutards sont partis vers l'Italie au mois d'août, juste avant que la fièvre catarrhale ne frappe. Pour les bêtes qui lui restent, c'est nettement plus compliqué : "sur 25 veaux, il y en a 18 qui sont vaccinés. On a vacciné les plus gros, ceux qui vont partir au 15 novembre quand le rappel sera fait. Les autres, j'aurai du mal à les vendre à la fin de l'année !"
La réouverture du marché italien a été saluée mais la bonne nouvelle a ses limites : la distribution des vaccins (indispensables pour exporter) est toujours limitée. "Je pensais vacciner la totalité des animaux, mais il y a huit jours, mon vétérinaire me dit qu'on ne vaccine que les plus gros à partir de six mois car il faut des vaccins pour tout le monde."
Des conséquences importantes sur les prix
Non loin de Maurs, dans l'exploitation de Stéphane Mahoux, porte-parole de la Confédération Paysanne du Cantal, les conséquences sur le marché des jeunes bovins à viande se font aussi sentir, surtout lorsqu'il s'agit de bêtes exportables en filières bio."Voici un veau qui aurait été commercialisé à environ 130 euros il y a quelques semaines. Lundi dernier, le négociant qui est passé m'en offrait 80 euros. J'ai pas voulu le lui laisser, je l'ai gardé ! Sachant qu'un veau comme ça, s'il devait partir sur un marché à l'exportation il faudrait que sa mère soit vaccinée."
D'autres solutions possibles ?
La vaccination ne représente d'ailleurs pas une panacée. Certain marchés refusent les bêtes vaccinées, estimant que les consommateurs ne les mettront pas dans leur assiette. "Nous on est pour l'immunité naturelle" indique Stéphane Mahoux. "On pense qu'on peut supporter cette maladie qui n'a pas de grosses conséquences et laisser la liberté de choix au producteur !"Dans le Cantal 85.000 jeunes bovins de plus de 6 mois ont déjà été vaccinés. Un seul cas de fièvre catarrhale a été constaté dans le nord du département.