Nesser Edin, 40 ans, qui a foncé sur une dizaine de passants dimanche 21 décembre 2014 était en proie à un "délire mystique". Il a effectué 157 passages en milieu psychiatrique depuis 13 ans. L'homme a été mis en examen mardi 23 décembre.
Nesser Edin a été présenté mardi 23 décembre 2014 à un juge d'instruction du TGI (tribunal de grande instance) de Dijon qui l'a mis en examen sous la qualification criminelle de tentatives d'assassinats (réclusion criminelle à perpétuité encourue). Il a été placé sous mandat de dépôt par le juge des libertés et de la détention. Les investigations se poursuivent sur commission rogatoire, indique Thierry Bas, procureur de la République adjoint à Dijon.
Dans l'entourage du chauffard, on s'interroge sur les causes de son passage à l'acte.
"Il est toujours très poli et serviable quand on le croise", soulignent unanimement ses voisins dans la modeste résidence où il habite avec ses parents, en face du parc de la Colombière à Dijon.
Nesser Edin, qui est français, est né à Strasbourg. Il a emménagé à Dijon en 2000 avec sa famille. Son père, d'origine marocaine, et sa mère, de nationalité algérienne, sont arrivés en France dans les années 60. Ils sont décrits par le voisinage comme des gens "très bien et discrets".
Cela fait des années que la famille vit au rythme des "allers-retours" de Nesser Edin à la Chartreuse, l’hôpital psychiatrique de Dijon.
Il a effectué 157 séjours volontaires en unité psychiatrique entre février 2001 et novembre 2014. Il est diagnostiqué "schizophrène" depuis une dizaine d'années. Malgré un traitement, il présente aujourd'hui une psychose "à délire mystique", selon une dernière expertise psychiatrique réalisée lundi lors de sa garde à vue.
Il travaillait dans un atelier pour personnes handicapées situé dans le quartier de Chenôve, où il faisait du flocage de t-shirts. Et malgré deux condamnations, notamment pour vols dans les années 90, cet "ancien toxicomane" semblait s’en sortir.
Personne ne comprend ce qui a pu déclencher un tel comportement. Son entourage avait pourtant tiré la sonnette d'alarme. L'une de nos équipes a rencontré sa mère qui dénonce le suivi médical.
Reportage de Peggy Mauger, Stéphanie Desjars et Kamli Wassila / Montage : Denis Attal