"Journée santé morte", "black friday"... Tous les professionnels de santé sont invités à faire grève vendredi 13 novembre 2015 contre le projet de loi de Marisol Touraine et le tiers payant généralisé. Une délégation sera reçue à la préfecture de Dijon à l'occasion de la visite de Manuel Valls.
Que faut-il craindre pour le vendredi 13 novembre ?
Des cabinets seront fermés, des opérations programmées dans les établissements privés annulées et les urgences pourront être redirigées vers l'hôpital public.Généralistes, spécialistes et chirurgiens (CSMF, MG France, FMF, SML, Bloc) font front commun avant le retour du projet de loi santé en deuxième lecture à l'Assemblée nationale lundi 16 novembre. Ils sont rejoints par d'autres professionnels, comme les dentistes ou les infirmiers libéraux.
Le ministère de la Santé assure avoir pris toutes les dispositions pour que "chaque patient puisse être pris en charge dans de bonnes conditions". Mais la Fédération hospitalière de France fustige ceux "qui font fi de leurs obligations" et laisseront "seuls les hospitaliers publics répondre aux besoins de santé des Français".
La mobilisation prendra diverses formes (grève des gardes, opérations escargot, rassemblements à partir de vendredi, manifestation devant l'Assemblée nationale lundi). Les plus radicaux, comme le Bloc (qui représente les médecins spécialistes) ou l'association de médecins UFML, appellent déjà à un arrêt d'activité "de plusieurs jours", afin de montrer "ce qui se passera demain" avec l'application de la loi.
Journée Santé morte 13/11 Votre médecin s'oppose à la loi de santé pour protéger votre santé https://t.co/ZS2ePkhfn3 pic.twitter.com/rbqtxGq0ty
— UNOF-CSMF (@UNOFCsmf) 9 Novembre 2015
Pourquoi les professionnels de santé sont-ils en colère ?
C’est surtout la généralisation du tiers payant à tous les assurés d'ici à 2017 qui est dans le viseur des praticiens depuis plus d'un an. Concrètement, les patients n'auront plus à avancer les frais d'une consultation, les médecins étant remboursés directement par l'assurance maladie et les mutuelles.Mais, les professionnels de santé redoutent des retards de paiement et de nouvelles tracasseries administratives.
S'ils se disent favorables à un "tiers payant social" pour les patients les plus modestes (bénéficiaires de la CMU-C ou de l'aide à la complémentaire santé), ils appellent à refuser son application à tous. "Nous ne le ferons pas. Nous ne pouvons pas gérer la complexité du système d'assurance maladie", résume Claude Leicher, président de MG France, rappelant qu'il existe plus de 500 complémentaires santé.
Contre la loi de santé, véritable dégradation sanitaire et sociale
JOURNÉE SANTÉ MORTE
13 novembre 2015 pic.twitter.com/JG285U7SrN
— Marc Sabek (@marcsabek) 30 Octobre 2015
Le gouvernement a toujours promis que le dispositif serait "simple". Mais, le rapport commandé aux organismes d'assurance maladie, qui avaient jusqu'au 31 octobre pour proposer des pistes de mise en oeuvre, se fait toujours attendre. A défaut de pouvoir empêcher le vote du texte, les médecins espèrent bien peser sur les décrets d'application.
Pour permettre à chacun de s'informer sur la loi de modernisation de notre système de santé, un site internet dédié : http://t.co/lRCWuoxJbz
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 9 Mars 2015