Selon une étude menée par l'ObEpi, la Bretagne est l'une des régions la moins touchée par l'obésité, avec un taux de 12 %, contre 15% pour la moyenne nationale. Jean-Louis Nahon chercheur au CNRS estime que la situation géographique et économique de la Bretagne est un atout pour le bien manger.
On compte en France 7 millions d'adultes obèses. Sur le territoire et depuis quelques années, ce chiffre est en augmentation. L'étude trisannuelle menée par l'ObEpi, dont la dernière date de 2012 révèle que la Bretagne est l'une des régions la moins touchée avec un taux de 12 %. Jean-Louis Nahon docteur d'état est spécialiste des questions de prise alimentaire. Il donnera ce soir une conférence à Rennes sur cette thématique et a répondu à nos questions.
Que veut dire "être obèse"?
L'obésité se mesure avec ce qu'on appelle l'indice de masse corporelle (IMC). Il est calculé en divisant le poids par la taille au carré. Si votre indice se situe entre 18 et 25, ça va. A partir de 25, on rentre dans le surpoids, à 30 dans l'obésité et à 40 dans l'obésité morbide ce qui est assez rare en France heureusement.Pour la plupart des gens, être obèse cela veut dire être gros, c'est ce qui se voit mais derrière tout ça se cache plein de maladies. Cela touche le cerveau. On a par exemple plus de risques d'être déprimé, on peut avoir des troubles du sommeil (apnées), des modifications hormonales, des problèmes cardio-vasculaires, des pathologies hépatiques. L'une des conséquences la plus importante, c'est le diabète, qui touche à 95 % les personnes obèses.
Dans le monde, 1,5 milliard de personnes sont en surpoids. 750 millions sont obèses
La Bretagne est une région plutôt épargnée ? Pour quelles raisons ?
Plusieurs raisons expliquent l'obésité, de manière générale. Déjà, le changement de régime alimentaire, beaucoup plus industrialisé. La nourriture est plus riche qu'autrefois. Il faut ajouter à cela la sédentarité et la pauvreté. La plus mauvaise ration alimentaire est souvent la moins chère. Le taux d'obésité est proportionnel au taux de pauvreté...Le sud et la Bretagne s'en sortent bien. Dans le sud, on adopte le régime méditerranéen, avec des fruits, des légumes, l'huile d'olive, d'ailleurs meilleure au niveau diététique que le beurre salé ! Le temps est aussi plus beau, plus propice à l'activité physique. Le fait que la population soit plus âgée et un peu plus riche joue aussi : les gens font davantage attention à leur apparence. En Bretagne, on est proche de la mer, on mange pas mal de poissons et finalement vous n'êtes pas si pauvres (taux de 11,6 % selon l'Observatoire des inégalités).
Y'a t-il une catégorie de personne plus touchée par l'obésité ? Que faire ?
En 3 ans, ce sont les 18-24 qui ont subi la plus forte progression avec + 35 % de personnes concernées. La sédentarité et l'accès à la junk-food sont en cause. Cela touche un peu plus les filles que les garçons. Que faire ? Le minimum c'est les fruits, les légumes et le sport. Après, il faut arrêter d'écouter les apôtres médiatiques du régime. Il faut se rappeler que lorsque l'on prends du poids, c'est très difficile ensuite de s'en débarrasser avec les années. Pour gérer ça, il vaut mieux aller voir des spécialistes comme des diététiciens. La pharmacologie s'avère aujourd'hui limitée car elle provoque des effets indésirables.Conférence à 18h30 à Rennes, amphi Donzelot, 4 rue Kléber. Entrée libre.