850 tonnes pêchées après guerre. Seulement 15 tonnes aujourd'hui, dont la moitié en mer d'Iroise, la langouste rouge s'est raréfiée de manière spectaculaire. Depuis 2007, les pêcheurs, Ifremer et le Parc marin d'Iroise ont pris des mesures pour tenter à terme de relancer l'espèce.
Au seul nom de langouste, on s'imagine des pays lointains exotiques. Et pourtant, la langouste rouge est un crustacé présent naturellement en Bretagne. Depuis longtemps, les langoustes sont recherchées pour la délicatesse de leur chair.
Bien trop pêchées en Finistère
Extrêmement abondante mais beaucoup trop pêchée en Finistère depuis la fin du XIXe siècle, l’espèce s'est fait très rare. Conscients de la surpêche des années 50, les marins pêcheurs ont alors décidé d'un cantonnement dans la chaussée de Sein début 2007, une zone interdite à la pêche à la langouste rouge. Un suivi scientifique a également été instauré grâce au Parc marin d'Iroise et Ifremer.Suivi scientifique
Les langoustes capturées pour ce suivi sont mesurées, pesées et marquées avant d’être rejetées à la mer. Les pêcheurs professionnels et plaisanciers, associés à ce programme préviennent Ifremer et le Parc naturel marin d’Iroise s’ils attrapent une langouste marquée. L'objectif est de compter ces crustacés, de connaître leurs déplacements, et de savoir si elles se reproduisent.Des résultats encourageants
Les premiers résultats ont permis de noter une abondance en hausse. Il y a davantage de langoustes aujourd"hui qu'en 2007. A plusieurs reprises, l’abondance, en quelquespoints (c'est-à-dire les zones de pêche expérimentale définies au sein du cantonnement), dépasse les 20 kg, ce qui est rare lors d’une pêche professionnelle. A trois reprises, au cours des deux dernières années (2013 et 2014), elle est égale ou supérieure à 30 kg, atteignant en 2014, la valeur record de 55 kg. L'avenir des stocks de langouste, encore marginaux en France est pris très au sérieux par la profession. Dès 2009, le comité des pêches national avait décidé d'augmenter la taille minimale de capture (11 cm), au delà de la norme européenne (9,5 cm).
Intervenants : Claire Laspougeas, chargée de mission pêche professionnelle Parc marin d'Iroise - Images Agence des aires marines protégées - Martial Laurans, chercheur Ifremer Brest - Erwan Quemeneur, technicien comité des pêches du Finistère
/ Reportage : J. Le Bot - C. Aubaile - P. Pasco