Il y a six jours, le mur d'une fosse à lisier cèdait à Pédernec (22). 400 000 litres de purin se sont ainsi déversés dans la rivière, le Jaudy. Les conséquences écologiques sont dramatiques déplore l'association Eaux et Rivière de Bretagne. Tous les poissons sont morts sur 13 km.
Dans la nuit du 8 au 9 avril, le mur d'une porcherie, abritant 180 truies, a cédé à Pédernec, dans les Côtes d'Armor. 400 000 litres de la fosse à lisier se sont ainsi répandus dans la nature, atteignant le ruisseau voisin, le Run An Spern et le Jaudy. Les prélèvements d'eau de la station de pompage ont aussitôt été stoppés. Des analyses seront effectuées et c’est l’Agence Régionale de Santé qui donnera le feu vert pour reprendre ces pompages.
Des poissons morts sur 13 kilomètres
Malgré les efforts des pompiers, et d'agricultuers voisins, arrivés en renfort pour tenter d'arrêter les écoulements dans les cours d'eau, les conséquences sont dramatiques. Selon les associations environnementales, tous les poissons sont morts sur une distance de 13 kilomètres, sept espèces, dont certaines protégées ont été décimées. Il faudra des années ajoutent-elles pour repeupler ces cours d'eau, et au delà des poissons, c'est l'ensemble de l'écosystème qui est détruit. Les espèces touchées : chabot, lamproie de planer, saumon smolt et tacon, truite, anguille, vairon et loche. Eaux et Rivières de Bretagne précise ainsi : "La pollution ayant détruit les poissons adultes, mais également les juvéniles ainsi que les alevins (l'éclosion des œufs de truites et saumons date de quelques semaines seulement), c'est la production piscicole de plusieurs années qui a été anéantie."
Une catastrophe qui doit servir de leçon
Ces associations espèrent aujourd'hui que cet accident servira de leçon pour l'avenir. Les associations de pêche du Trieux, celle de Pontrieux et de la Roche-Derrien, ainsi qu'Eaux et Rivières de Bretagne, ont ainsi adressé plusieurs requêtes au préfet.
Elles demandent en particulier l'interdiction de la pêche sur le Jaudy et ses affluents, jusqu'à la fin de la saison, au mois de septembre au moins, interdiction à renouveler éventuellement en 2018 et 2019. Les associations proposent encore la réalisation d'audits des élevages hors-sol dans des zones à risque, proches de cours d'eau notamment, pour que de telle situations ne se reproduisent pas. Enfin elles souhaitent rendre public les contrôles des installations agricoles, réalisés par les services de l'Etat.
Une vidéo de l'association Eaux et Rivières de Bretagne