La FDSEA des Côtes-d'Armor menait une action ce mardi dans un hypermarché d'Yffiniac. Des producteurs de porcs ont inspecté les étiquettes de charcuterie et la provenance des viandes. Le but: dénoncer les "étiquetages frauduleux" et exprimer leur inquiétude face aux États généraux de l'alimentation.
"Ce que l'on veut montrer, c'est que des entreprises privilégient la viande espagnole au lieu d'utiliser de la viande française", déclare le présidente de la section porc de la FDSEA des Côtes-d'Armor, Carole Joliff.
Ce mardi, le syndicat menait une action dans un hypermarché à Yffiniac, près de Saint-Brieuc. Des producteurs de porcs ont effectué des "contrôles surprises" des étiquettes dans les rayons charcuterie.
"Nous cherchons à déterminer dans les rayons les étiquetages frauduleux, ou qui induisent en erreur le consommateur", poursuit Carole Joliff.
Les producteurs de porc français contrôlent les étiquetages en gms pic.twitter.com/btQ91VE2Mg
— FDSEA Côtes d'Armor (@fdsea22) September 19, 2017
Ce soir du cochon espagnol ou français, tout dépend de la tranche. Double information, consommateur perdu ! pic.twitter.com/NVVbvCfZOR
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"L'étiquetage de l'origine des viandes est une expérimentation qui doit s'inscrire dans le temps. Depuis sa mise en route, de nombreuses erreurs ont été relevées dans les grandes et moyennes surfaces lors de précédentes actions en France", écrit le syndicat dans un communiqué.
Les producteurs reprochent en effet à certaines marques françaises de s'approvisionner en Espagne qui pratiquerait du "dumping sur le jambon". Un phénomène qui a pour effet de pousser à la baisse les prix de la production en France. Le tout, sur pression de la grande distribution.
"On veut alerter l'opinion publique, il ne faut pas que ce soit un leurre. Dans les États généraux [de l'alimentation], où est la place du producteur face aux PDG de Danone ou de Super U ?" interroge Carole Joliff.
Selon la FDSEA, les éleveurs s'inquiètent également du décrochage des prix : depuis quelques mois, "on est en moyenne à 20 centimes par kilo en-dessous du prix espagnol et moins 12 centimes par rapport à l'Allemagne", indique la présidente de la section porc - FDSEA Côtes-d'Armor.
Le cours du prix du porc n'a cessé de baisser depuis le début du mois de juillet. Il s'établissait alors à 1,491 euro le kilo, après avoir atteint le niveau record de 1,548 en avril. Actuellement, il est établi à 1,325 euro le kilo.